Prudent, le gouvernement surseoit à la suppression du régime étudiant

De longue date, et au moins depuis le rapport de la Cour des Comptes sur les mutuelles étudiantes, on sait l’inconvénient économique à maintenir en vie un régime social spécifique pour une catégorie de la population qui “sous-consomme” les soins. Alors que les étudiants constituent un “bon risque”, certaines mutuelles comme l’ex-MNEF devenue LMDE sont parvenues à accumuler les problèmes de gestion et de trésorerie, jusqu’à flirter avec la faillite.  

Alors que le gouvernement annonce l’adossement du RSI au régime général, il hésite toutefois à appliquer le même traitement au régime étudiant. Contre tout bon sens économique, l’information circule donc selon laquelle une concertation serait ouverte sur l’avenir du régime étudiant. Celui-ci ne sera, dans tous les cas, pas réglé par le PLFSS 2018. 

Deux poids deux mesures. 

Si cette différence de traitement est une absurdité économique, elle a en revanche un sens politique. Pour les mouvements étudiants, les mutuelles sont en effet un moyen commode de se financer, ne serait-ce que par la distribution de poste d’administrateurs rémunérés. Compte tenu du climat social ambiant et des gués difficiles à passer pour le gouvernement, notamment sur les ordonnances, ce n’est évidemment pas le moment de se fâcher avec les syndicats étudiants.  

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmarkClose
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer
Lire plus

Les partenaires sociaux finalisent leurs négociations chômage et emploi des seniors

S'il arrive aux partenaires sociaux d'avoir bien du mal à mener rapidement certaines négociations à leur terme - comme par exemple s'agissant de la gouvernance des groupes de protection sociale - ils peuvent également se montrer capables du contraire, comme en témoigne le déroulement des négociations paritaires qu'ils viennent d'achever au sujet de l'assurance chômage, de l'emploi des seniors et des parcours syndicaux. ...