Cet article a été publié sur le site du syndicat de salariés FO.
Communiqué de la Fédération des personnels des services publics et des services de santé FO
Après de multiples grèves, manifestations et actions pour défendre l’hôpital public pour lesquelles la Fédération des Personnels des Services publics et des Services de santé FO (FO-SPSS) a déposé un préavis de grève, reconduit régulièrement depuis le mois de mai, le président de la République s’est enfin exprimé sur la situation de crise qui règne dans les hôpitaux. Les annonces faites sur son lieu de déplacement à Épernay ne nous satisfont aucunement. Elles seront complétées et détaillées mercredi prochain par le Premier ministre.
Le Président a déclaré vouloir :
Continuer l’application du plan « Ma santé 2022 » en évoquant la nécessité de son renforcement ; Éviter de mettre des moyens supplémentaires dans un système qu’il estime à bout de souffle ; Redonner plus de poids aux médecins dans la gouvernance des hôpitaux ; Revaloriser certaines catégories de professionnelles.
La Fédération FO-SPSS considère que continuer l’application du plan « Ma santé 2022 » aura pour effet de parfaire les fusions d’établissement induisant la poursuite des fermetures de lits et de services. En conséquence de quoi, la rationalisation de l’offre de soins amplifiera au contraire la crise des lits et places, alors qu’à ce jour les hôpitaux n’arrivent déjà plus à accueillir les malades.
Concernant la gouvernance de l’hôpital, la place plus prépondérante qui serait déléguée aux médecins correspond à un retour à ce qui se faisait avant la réforme Bachelot. En résumé, Il n’y a donc rien de neuf ou de révolutionnaire. A terme, les médecins organiseront et accompagneront les mesures de restrictions, ils co-administreront les plans d’économies, peut-être avec de meilleurs salaires pour eux !
Quant à la revalorisation exclusive de certaines professions, la fédération FO-SPSS n’est pas dupe sur la stratégie du gouvernement qui consiste à vouloir diviser les agents hospitaliers dans l’objectif de désamorcer la solidarité entre professionnels.
Pour la Fédération FO-SPSS, c’est l’ensemble des rémunérations des hospitaliers qui doit être revalorisé, car tous (administratifs, techniques, paramédicaux et médicaux) participent sans distinction à la bonne marche de l’hôpital !
Sur les moyens humains et financiers, ce gouvernement nous fait croire que l’on peut, en réorganisant le système de santé, faire toujours plus et mieux, avec moins de moyens. Cet adage managérial ne fonctionne pas ! Pour FO, sans moyens et sans un budget hospitalier conséquent, pas de revalorisations salariales, pas d’effectifs supplémentaires, pas de matériels et sans les investissements nécessaires, pas de soins de qualité et de conditions de travail décentes…
C’est pourquoi, la Fédération FO-SPSS, face au plan de communication du Président et à ses pseudo-annonces, exhorte tous les Sénateurs et les Députés à refuser de voter l’ONDAM qui leur est présenté et à exiger du gouvernement un financement différent qui prenne en charge les réelles dépenses du secteur hospitalier. Selon notre estimation, c’est au moins 5 milliards d’euros par an de plus que nécessite l’hôpital public pour sortir de la crise, et bien plus pour un plan de revalorisation générale des salaires hospitaliers.
Dans ce contexte, la Fédération demande à tous ses syndicats et à l’ensemble des agents hospitaliers d’amplifier la mobilisation pour se préparer à la grève reconductible à partir du 5 décembre, afin de défendre l’hôpital, mais également nos systèmes de retraite actuels.