Le non-recours aux prestations sociales reste principalement dû au manque d’information

La Drees (le service statistique du ministère de la santé) a publié une étude qui tente de comprendre pourquoi certaines personnes n’ont pas recours aux prestations sociales. La raison qui est, historiquement, la plus répandue concerne le manque d’information délivrée aux bénéficiaires éventuels. Mais d’autres raisons gagnent du terrain parmi certains individus qui choisissent délibérément de ne pas recourir aux prestations sociales auxquelles ils ont droit.

Pour réaliser l’étude qui porte sur l’année 2021, la Drees a interrogé 4 000 personnes représentatives de la population française métropolitaine d’au moins 18 ans. Cette étude sur le non-recours aux prestations sociales est conduite chaque année depuis 2016 (l’étude qui concerne la connaissance des prestations n’est réalisée qu’en année paire depuis 2014). L’étude met en lumière la place toujours essentielle de l’information des bénéficiaires éventuels des prestations sociales.

Le recours aux prestations sociales est améliorable par le biais d’une meilleure information

La Drees retrace, sur 5 ans, l’importance des raisons qui conduisent un potentiel bénéficiaire à ne pas recourir à des prestations sociales. Le manque d’information sur les aides possibles ou les organismes auprès desquels les solliciter reste en tête, bien que sa part ait largement diminué depuis 2016. Ainsi, en 2021, 39% des non-recours aux aides sociales seraient dus à une information insuffisante des individus (contre 56% en 2016). Vient ensuite la difficulté des démarches à entreprendre qui reste relativement stable depuis 2016 (23% des non-recours y seraient dus).

En revanche, les deux raisons suivantes ont pris davantage d’ampleur. En 2021, 18% des cas de non-recours aux prestations sociales s’expliquent par la crainte de conséquences négatives. Les personnes craignent par exemple de devoir rendre des comptes du fait de l’aide perçue, ou de faire l’objet de contrôles. Mais elles ont également peur de perdre d’autres droits dont elles bénéficient déjà. Ce facteur de non-recours ne concernait que 8% des cas en 2016. Vient ensuite le besoin que les individus ont d’affirmer leur autonomie. Pour montrer qu’elles n’ont pas besoin d’être aidées ou assistées, certaines personnes refusent tout simplement de demander à bénéficier d’aides sociales auxquelles elles ont droit. Cela concerne 16% des cas de renoncement en 2021 contre seulement 12% en 2016.

En parallèle des raisons qui expliquent le renoncement aux prestations sociales, une autre tendance est mise en avant par la Drees. C’est la méconnaissance des aides existantes. D’après l’enquête, les français sont moins nombreux en 2020 qu’en 2016 à connaître les prestations possibles. Or, mécaniquement, moins un dispositif est connu, moins il a de chances d’être utilisé. On en revient au manque d’information qui reste central dans le déploiement des aides sociales. Retrouvez l’étude complète ci-dessous :

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Découvrez nos analyses et capsules vidéos
Lancer la vidéo

Webinaire Tripalio #4 : zoom sur les dernières grandes actus CCN santé/prévoyance

Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #3 : les enjeux de la rentrée de septembre 2025

Lancer la vidéo

Webinaire Tripalio #3 : les CCN face à l'assurance obsèques de l'enfant de -12 ans

Lancer la vidéo

Webinaire Tripalio #1 : Les accords santé face aux fusions de CCN

Vous pourriez aussi aimer
retraites, carrières longues, IJ
Lire plus

Retraites : quand le macronisme tire une balle dans le pied de la capitalisation

Dans le cadre de l'examen à l'Assemblée Nationale du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, Paul Midy, député macroniste de l'Essonne, a déposé, d'accord en cela avec Gabriel Attal, le président de son groupe parlementaire, un amendement venant nourrir le débat public sur l'avenir des retraites, et proposant le versement, sur un contrat de retraite par capitalisation, de 1 000 euros au bénéfice de chaque enfant né en France. ...

Le PLFSS (non voté) renvoyé au Sénat

Les députés ne sont pas parvenus à aller au bout des débats sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2026. Ils n'ont pas réussi à boucler l'examen de tous les amendements avant d'atteindre le délai maximum de 20 jours prévu par la Constitution. Mais que les députés se réjouissent, tous leurs amendements adoptés en séance publique sont conservés dans le texte transmis au Sénat (voir ci-après). Ainsi donc, le Gouvernement, par la voix...

Avis d’extension d’un avenant et d’un accord de prévoyance dans la CCN des services de l’automobile

Le ministre du travail et des solidarités, envisage d’étendre, par avis publié le 13 novembre 2025, les dispositions de l’avenant n° 1 du 23 octobre 2025 à l'accord du 13 mars 2025 relatif au règlement général de prévoyance (RGP) et régime professionnel obligatoire (RPO) et de l'accord paritaire national du 23 octobre 2025 relatif au tarif des cotisations de prévoyance obligatoire, conclus...