Après plusieurs jours de douleur, une patiente opérée dans une clinique privée de Marseille d’une hystérectomie a expulsé un gant en latex et cinq compresses. Elle attaque son chirurgien.
Ma cliente a été prise de violentes contractions, elle a accouché d’un gant et de compresses, c’est très violent et physiquement et psychologiquement » explique Me Patrice Humbert, avocat de la patiente de 48 ans.
Le 6 avril 2017, la patiente intègre la clinique privée Bouchard dans le 6e arrondissement de Marseille, afin d’y subir une hystérectomie (ablation d’une partie ou de la totalité de l’utérus). A son réveil, elle se plaint de douleurs, de vomissement et de difficulté à uriner.
« Il me rétorque que je suis douillette »
La patiente fait part de ses symptômes qui auraient dû alerter le personnel hospitalier. Mais le chirurgien la laisse repartir chez elle avec quelques anti-douleurs tout en affirmant que l’opération s’était bien passée.
Trois jours plus tard, la patiente expulse par voie naturelle un gant en latex et cinq compresses. Si le chirurgien reconnait sa faute, il tente par la suite de la minimiser tout en envoyant balader sa patiente.
« Si vous n’êtes pas contente, vous n’avez qu’à saisir ma compagnie d’assurance, je suis très bien assuré », lui aurait déclaré le chirurgien.
Le tribunal de grande instance de Marseille a été saisi. Selon l’avocat, l’examen du dossier médical démontre qu’aucun comptage des compresses n’a été effectué après l’intervention alors que le chirurgien disposait d’une check-list de sécurité pour éviter ce genre d’erreur.
On voit actuellement fleurir de nouvelles initiatives pour dénoncer les conditions de travail dans lesquelles les praticiens exercent. S’il est indéniable que la qualité du travail en dépend, nous sommes aussi en droit de nous demander si les praticiens ne devraient pas d’abord remettre en questions leurs pratiques.