Après le lancement des consultations avec les partenaires sociaux, le haut-commissaire à la réforme des retraites Jean-Paul Delevoye entame une tournée des régimes. Lors de sa visite à la Cnav (Caisse nationale d’assurance vieillesse), il en a profité pour enfin dévoiler les contours de la réforme.
Le voile est levé sur la démarche du haut-commissaire à la réforme des retraites. Jusqu’alors silencieux à ce sujet, il s’est finalement décidé à présenter les premières pistes de changement. Parmi les points majeurs à retenir : le système de retraite par points pourtant déploré par la quasi-totalité des syndicats et un régime universel.
Le système par point, premier objectif
C’est à Arras, le 6 décembre dernier, que Jean-Paul Delevoye est sorti du silence lors d’une rencontre avec les administrateurs de la Caisse nationale d’assurance vieillesse. Le haut-commissaire a dévoilé vouloir privilégier un système par points, contesté quasi-unanimement par les syndicats. Rappelez-vous, une lettre ouverte avait été envoyée à Macron dans laquelle les syndicats exposaient leur opposition à ce système. Tous les syndicats l’avaient signée, excepté la CFDT. Ce système par points doit s’ériger au nom de la lisibilité système de retraite d’après le haut-commissaire.
Jean-Paul Delevoye se dit aussi dubitatif concernant les comptes notionnels, ce régime qui permet de cumuler un « capital virtuel ». Pourtant, lors de sa campagne, Macron voulait introduire ce système dans le cadre d’une réforme universelle. Par ailleurs, une étude de la Drees rapportait, avant même l’annonce d’une réforme par Macron, que 84% des français étaient pour un socle commun des retraites.
Le haut-commissaire a aussi donné des précisions au sujet d’une réforme universelle : “le régime universel, cela veut dire que tous les régimes sont concernés : le régime général, les fonctionnaires, les indépendants, les salariés, les régimes spéciaux, les régimes parlementaires… Il n’y a pas un Français, quelle que soit sa situation, qui échappera à la réflexion que nous engageons“.
Pas de loi-cadre en 2018
Le calendrier de la réforme des retraites se précise également. Il s’étale sur 2019, mais Emmanuel Macron pourrait lancer le début du chantier dans un “grand discours de cadrage” dès 2018. L’idée d’une loi-cadre annoncée par la ministre des Solidarités et de la Santé s’évapore donc.
L’idée pour Jean-Paul Delevoye est toujours de “prendre son temps” pour cette réforme plus que délicate. Des zones d’ombres persistent toujours, mais l’annonce du système par points ne devrait pas tarder à faire monter au créneau les syndicats, toujours en désaccord avec le gouvernement.