Ce communiqué provient du site du syndicat de salariés Unsa.
Malgré une amélioration de la situation financière des comptes de la Sécurité sociale, le gouvernement reste au milieu du gué et propose des mesures trop timides.
En effet, après deux années de crise sanitaire, les comptes de la Sécurité sociale sont en amélioration (-17,8 Md€ en 2022 contre -24,3 Md€ en 2021), et laissent présager une embellie pour 2023 (-6,8 Md€).
Ces résultats sont la traduction d’une croissance soutenue et d’une progression dynamique de la masse salariale, ce qui génére plus de recettes pour la Sécurité sociale.
La démonstration est faite que l’emploi est la meilleure réponse pour financer notre système de protection sociale.
Le PLFSS* fixe un objectif de dépenses d’assurance maladie (ONDAM). Il nous semble sous-évalué, en particulier en raison des incertitudes liées à l’inflation et à une recrudescence éventuelle du COVID.
L’UNSA encourage le gouvernement à aller plus loin dans les mesures annoncées.
Ainsi, concernant la prévention et l’éducation à la santé, les mesures visant à améliorer la couverture vaccinale et la santé sexuelle des populations ou à instaurer des consultations à certains âges clés de la vie sont positives. Il est utile de renforcer encore la place de la prévention.
De la même façon, la subrogation des indemnités journalières (IJSS) au moment l’arrivée d’un enfant, c’est à dire l’obligation pour l’employeur de verser ces indemnités sans attendre, est une bonne chose.
Cependant l’UNSA souhaiterait que cette obligation soit élargie à l’ensemble des situations (maladie, maternité, paternité, etc.).
Pareillement, l’UNSA salue la volonté de renforcer les aides à destination des familles monoparentales visant à faire garder les enfants de 6 à 12 ans. Elle demande que celles-ci soient généralisées aux couples bi-actifs.
Par ailleurs, la proposition visant à harmoniser les restes à charge induits par les modes de garde choisis par les familles mérite des éclaircissements.
L’UNSA regrette qu’aucune mesure forte ne soit proposée pour lutter efficacement contre les déserts médicaux.
Certaines solutions sont préconisées comme la délégation de certaines tâches médicales principalement vers les infirmières, les pharmaciens et les sages femmes, mais elles restent en deçà de l’attente forte des citoyens en la matière.
En revanche, il est un enjeu majeur à côté duquel passe le PLFSS.
En effet, des politiques volontaristes de maintien de l’autonomie sont indispensables face au vieillissement de la population et l’augmentation des maladies chroniques.
Le vieillissement de la population nécessite des investissements à la hauteur des ambitions de notre pays en la matière, et l’UNSA réclame qu’une loi puisse ENFIN voir le jour.
Elle réclame par ailleurs l’accélération des 50.000 recrutements de professionnels soignants promis pour les EHPAD.
Enfin, l’UNSA prend acte que pour l’heure, aucune mesure concernant une éventuelle réforme des retraites n’a été introduite dans le PLFSS.
A cette occasion, elle rappelle qu’elle est opposée à toute réforme du système de retraite visant à faire travailler les salariés plus longtemps.
* PLFSS : Projet de loi de financement de la Sécurité sociale