L’hébergement privé lucratif des personnes âgées dépendantes est-il encore viable?

Une étude de la DREES confirme l’existence de sous-effectifs dans les établissements d’accueil médicalisé pour personnes âgées à but lucratif. Paradoxalement, les établissements hospitaliers paraissent beaucoup mieux dotés et beaucoup moins bureaucratiques. 

Il y a quelques semaines, une longue grève dans la maison d’accueil pour personnes âgées dépendantes de Foucherans, dans le Jura, avait agité l’actualité. Le personnel se plaignait d’un manque d’effectifs dans cet établissement privé lucratif financé grâce à des investissements défiscalisés dont le propriétaire, la SGMR, s’est fait un métier. Une étude de la DREES vient de confirmer une situation alarmante dans l’hébergement lucratif des personnes âgées dépendants. 

Les personnes âgées dépendantes en mal d’encadrement

La lecture du rapport de la DREES sur ce secteur en expansion certaine (le volume d’hébergements pour personnes âgées dépendantes a explosé sur les dix dernières années) éclaire avec cruauté le conflit des Opalines. Les tableaux reproduits ci-contre soulignent en effet les disparités de politique en matière d’effectifs entre le service public et les sociétés de gestion qui proposent de rentabiliser son épargne grâce à l’hébergement des personnes âgées. Les établissements hospitaliers disposent en effet de 25% de personnels en plus en moyenne. Ainsi, le taux d’encadrement, c’est-à-dire le rapport entre le personnel et les pensionnaires, est de 68% dans le public, alors qu’il est seulement de 55% dans le privé lucratif. 

 

Si l’on examine la répartition des personnels présents, la situation est encore plus préoccupante. Le personnel soignant ou paramédical ne représente que 41% du personnel dans le secteur lucratif alors qu’il représente 55% des effectifs dans le public hospitalier. 

 

Ces différences posent évidemment la question de la qualité de la prise en charge dans le privé lucratif, où la rentabilité pèse sur l’allocation des moyens humains. 

Ajouter aux articles favoris

Conformité CCN en santé

Pour vous aider à gérer la conformité CCN de vos offres "santé standard", profitez de notre outil en marque blanche gratuitement en 2023. L'outil vous permettra de savoir, en un clic, le niveau de votre offre compatible avec la CCN que vous aurez sélectionnée. L'outil en marque blanche est relié à la base de données CCN de Tripalio, juridiquement certifiée et mise à jour en temps réel. Il bénéficie de notre algorithme de comparaison qui détecte les non-conformités du contrat santé standard.
Demandez votre outil
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer
Lire plus

Quand la relation intime entre deux salariés devient un motif de licenciement

La relation intime d'un responsable d'entreprise peut avoir des conséquences professionnelles s'il les cache à sa direction. C'est ce qu'a récemment rappelé la Cour de cassation dans une décision rendue le 29 mai 2024. Elle s'y prononce sur le licenciement pour faute grave d'un responsable d'entreprise qui a caché à son employeur sa relation avec une autre salariée de l'entreprise, laquelle est titulaire...
Lire plus

Indemnité de cantine fermée “covid” : le juge tranche en défaveur des télétravailleurs

La crise sanitaire de 2020 a provoqué la fermeture de nombreux lieux de rassemblement de population, dont la fameuse cantine d'entreprise. Or, certaines entreprises ont dû maintenir une activité dans leurs locaux pour assurer la continuité de service. Dans ce cadre, une indemnité dite de cantine fermée a été mise en place pour permettre aux salariés présents de ne pas être lésés par la fermeture du restaurant normalement accessible dans le cadre de leur emploi. Mais cette indemnité a fait naître quelques litiges, dont...
Lire plus

Obligation de prévention et sécurité : c’est à l’employeur de montrer patte blanche en cas d’accident

En entreprise, l'employeur est tenu de respecter des mesures de prévention et sécurité afin de protéger la santé de ses salariés. Les dispositions du code du travail encadrent cette obligation avec précision. Mais que se passe-t-il en cas de manquement de l'employeur ? Le salarié peut-il considérer que cette violation de ses obligations légales par l'entreprise constitue un motif de rupture de contrat de travail aux torts de l'employeur ? Dans ce cas, sur qui repose la charge de la preuve ? C'est à cette question que...