C’est une réalité : les métiers de l’enseignement ne font plus rêver. Pour combler ce manque d’attractivité, la Cour des comptes propose de recruter les futurs professeurs en licence plutôt qu’en master.
Les professeurs manquent en France. Récemment, l’académie de Besançondevait signer une convention de partenariat avec Pôle Emploi pour former des candidats qui ne se prédestinaient pas forcément à l’enseignement.
Pour lutter contre ce désamour, la Cour des comptes propose une solution radicale : recruter les futurs professeurs deux ans avant la fin théorique de leur cursus. Cela ne veut pas dire pour autant qu’ils aient une classe à charge.
Des modalités de concours qui changent
En 2016, ce sont près de 65 000 étudiants qui étaient formés aux métiers de l’enseignement dans des écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE). Seulement, la profession n’attire plus car plusieurs obstacles viennent perturber l’apprentissage des étudiants : leur lieu de stage doit être à proximité de leur lieu de formation et les moyens accordés à la formation des futurs professeurs ne sont pas assez encadrés.
La Cour des comptes estime qu’il faut « mieux recruter, former et accompagner les jeunes enseignants« . Pour cela, l’accent sera d’abord mis sur la sélection des candidats. L’institution fait savoir qu’à peine 50% des candidats valident un M1 MEEF.
Le gendarme financier préconise aussi de revoir l’organisation de la deuxième année du master MEEF, une année dite de professionnalisation car le futur enseignant doit effectuer un stage en même temps que sa formation. A terme, il doit rendre un mémoire censé « l’initier aux questions de recherche« . Seulement, l’organisation d’une telle année est globalement difficilement assumable pour les étudiants.
La Cour des comptes propose de développer des parcours de préparation à ces deux années. Ces parcours permettront une meilleure pré-formation des professeurs en mettant l’accent sur une discipline majeure (mathématiques par exemple) et une mineure « dans une discipline d’une autre unité de formation et de recherche (UFR) (par exemple français)« .
Ainsi, les futurs professeurs verraient leurs épreuves d’admissibilité être déplacées du M2, à la fin de leur licence. En mettant un premier pied dans l’Éducation Nationale, l’étudiant pourrait commencer à être rémunéré pendant deux ans, sans pour autant avoir une classe entièrement à charge puisqu’il devra tout de même terminer sa formation.