Les chauffeurs de taxis en colère contre Uber

La loi Thévenoud du 1er octobre 2014 a fixé des conditions à l’exercice de l’activité des voitures de transport avec chauffeur (VTC). La société Uber ne s’est toujours pas conformée aux nouvelles dispositions, pourtant son application UberPop reste disponible et les déplacements à moindre coût s’étendent progressivement à de nouvelles villes françaises. Les chauffeurs de taxis, opposés à l’entreprise Uber depuis son arrivée en France, expriment leur colère de plus en plus fort contre ce qu’ils considèrent comme une concurrence déloyale. 

 

Les manifestations des taxis s’enchaînent et le problème persiste

Les VTC doivent suivre des conditions précises prévues par la loi Thévenoud. Or, l’application UberPop reste utilisable, alors même qu’elle ne respecte toujours pas ces consignes. Les forces de l’ordre ont du mal à faire respecter cette loi. Malgré des contrôles fréquents, de nombreux chauffeurs utilisant UberPop leur échappent. Face à la persistance du problème, les chauffeurs de taxis ne cessent de s’indigner et de déplorer l’impuissance de l’Etat à faire respecter la loi. Ils manifestent régulièrement pour protester contre l’application UberPop dont le nombre d’utilisateurs ne cessent d’augmenter. 

En janvier 2014, les chauffeurs de taxis manifestaient déjà dans le centre de la capitale. Un mois plus tard, l’action prenait une ampleur nationale, une opération escargot était lancée dans toute la France. Depuis l’arrivée d’Uber en France, des mouvements de protestation des taxis sont régulièrement organisés. En décembre 2014, alors que la loi Thévenoud venait d’être votée, des taxis parisiens avaient été jusqu’à bloquer les grands axes vers les aéroports d’Orly et Roissy Charles-De-Gaulle afin d’empêcher l’accès à la capitale. 

Les manifestations continuent encore aujourd’hui, une grève nationale illimitée a débuté ce jeudi 25 juin 2015. En effet, le service UberPop est encore en place et ne cesse de s’étendre. L’application s’est déployée dans de nouvelles villes comme Nantes, Strasbourg et Marseille, après s’être implantée (durablement) à Paris, Lyon ou encore Lille. Les aéroports de Roissy et Orly sont à nouveau bloqués, ainsi que les gares du Nord, de Lyon et Montparnasse. A Marseille, les grands axes sont eux aussi embouteillés par des taxis. Des opérations escargot ont lieu partout en France afin de protester contre Uber. 

 

Les chauffeurs de taxis mobilisés contre UberPop

Face à l’inefficacité de la loi, des mouvements de protestation et devant l’impuissance des forces de l’ordre, les dérapages des chauffeurs de taxis augmentent. Certains d’entre eux ne se contentent pas d’exprimer leur rage par des manifestations et des routes bloquées. Des agressions contre les chauffeurs sont rapportées régulièrement dans les villes de France où le service est implanté. 

Pour débusquer les chauffeurs d’Uber, les chauffeurs de taxis utilisent l’application pour réserver un trajet et vandaliser la voiture dès son arrivée. A Marseille, une vingtaine de chauffeurs de taxis avaient ainsi détérioré un véhicule UberPop en insultant son conducteur. Ce dernier a dû encaisser menaces et insultes, sans pouvoir réagir. 

Ce matin encore, une voiture a été détruite Porte Maillot à Paris, des bouts de verre ont été récupérés et déposés sur la route afin de gêner la circulation. Alors que plus tôt ce matin, des pneus ont été brûlés sur le périphérique parisien. A Nice, les manifestants ont percé les pneus d’une voiture et l’ont recouverte d’oeufs. 

 

Des utilisateurs d’UberPop agressés par des chauffeurs de taxis

Malheureusement, les menaces ont été mises à exécution, des clients et chauffeurs utilisant l’application UberPop dénoncent les agressions physiques dont ils ont été victimes. A Nice, un conducteur d’Uber a été blessé il y a une dizaine de jours, ce qui a entraîné la mise en garde à vue de cinq chauffeurs de taxis ce lundi 23 juin 2015. 

Le ras-le-bol est de plus en plus grand. Les insultes éclatent, les opérations visant à piéger les conducteurs UberPop se multiplient, les véhicules sont détériorés et les chauffeurs parfois molestés. Cette colère semble sans limite ; dans la nuit du 23 juin, un client d’Uber à Lyon a été défiguré alors qu’il s’apprêtait à entrer dans le véhicule qu’il avait réservé. Selon la victime, les agresseurs étaient des chauffeurs de taxis, mais aucune preuve n’a encore été donnée. 

La violence continue ce matin, notamment à Roissy où des bagarres auraient éclaté entre des chauffeurs de taxis et d’Uber. 

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