Les artisans, commerçants et libéraux durement impactés par la crise

Cet article provient du site de l’organisation d’employeurs U2P (incluant tous les graphiques).

ENQUÊTE U2P-XERFI I+C SUR LES CONSÉQUENCES DE LA PANDÉMIE – On le savait mais les résultats de la dernière enquête* menée par l’institut XERFI I+C pour l’U2P montrent à quel point les 3 millions d’entreprises de proximité sont frappées de plein fouet par la crise sanitaire et économique. 

Premier constat, une majorité de ces entreprises (58%), qu’elles aient été soumises à fermeture ou simplement victimes d’une baisse d’activité, font le constat d’une perte de chiffre d’affaires de plus de 70% au cours de la deuxième quinzaine de mars. Les entreprises les plus touchées sont sans surprise les hôtels, cafés, restaurants, devant les entreprises du bâtiment (81% font état d’une baisse de CA supérieure ou égale à 70%). A l’inverse les commerces alimentaires de proximité, maintenus ouverts afin de répondre aux besoins de première nécessité des Français, affichent à 63% un CA stable ou en hausse. 

Les employeurs ont nécessairement pris des options différentes pour leur personnel, mais globalement il apparaît qu’une majorité (61%) ont choisi de mettre leurs salariés en tout ou partie au chômage partiel, contre 28% qui les ont maintenu au travail, 14% qui ont opté pour le télétravail, 13% dont les salariés ont interrompu leur travail pour des raisons liées à leur entourage (enfants à garder…) et 8% qui ont libéré leur personnel pour des congés, RTT ou pour un arrêt maladie. 

S’agissant de la situation des chefs d’entreprise eux-mêmes, la moitié déclarent être confinés à leur domicile, un tiers affichent une activité normale ou partielle et 17% sont soumis à un temps de travail plus important qu’à l’habitude afin de faire face à la situation exceptionnelle. Parmi ces derniers, les chefs d’entreprise déclarant les horaires les plus importants relèvent des secteurs de l’artisanat et du commerce alimentaire de proximité (jusqu’à 53 heures) mais tous font état d’une durée hebdomadaire d’au moins 45 heures. 

Enfin, l’enquête nous révèle le détail des mesures auxquelles les chefs d’entreprise ont recouru pour faire face à cette crise. A la fin du mois de mars déjà 51% avaient demandé un report des charges fiscales, 50% un report des charges sociales, 29% avaient sollicité une indemnité forfaitaire plafonnée à 1500 euros (fonds de solidarité), 25% avaient eu recours au dispositif d’activité partielle pour leurs salariés, 24% n’avaient pas demandé d’aide, 23% avait fait appel au report des échéances bancaires, 16% avaient agi pour suspendre leurs loyers professionnels, et 13% pour suspendre leurs factures énergétiques. Nul doute que les demandes ont continué à fortement progresser depuis. 

Tous ces résultats viennent confirmer la grande fragilité des artisans, commerçants et professionnels libéraux, qui par nature ne sont pas armés pour absorber un choc économique tel que celui imposé par la pandémie, a fortiori après avoir déjà subi les baisses d’activité liées au mouvement des gilets jaunes puis aux mouvements sociaux contre la réforme des retraites. 

Ils confortent également la nécessité pour les représentants de ces entreprises d’une part, et les pouvoirs publics nationaux et territoriaux d’autre part, de se mobiliser à chaque instant pour apporter les réponses adaptées. 

Pour sa part l’U2P a été assez largement entendue par le gouvernement qui a multiplié les dispositifs de soutien aux petites entreprises, même si des améliorations doivent encore être apportées. L’U2P s’est également attachée à informer le plus largement possible sur les mesures mises en place afin qu’aucune entreprise ne reste au bord du chemin par ignorance des aides mises à disposition. C’est ainsi notamment qu’un portail des aides et des sources d’information est proposé par l’U2P et régulièrement actualisé :https://u2p-france.fr

 

* Données issues d’une enquête réalisée en avril 2020 par l’Institut Xerfi – I+C auprès d’un panel de 6 200 entreprises, largement représentatif des secteurs de l’artisanat, du commerce de proximité et des professions libérales. 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

C2S : les règles de non-activité et de ressources sont révisées

Un décret du 28 juin 2025, publié au Journal officiel du 29 juin, vient préciser les modalités d’application de l’article L. 861-2 du code de la sécurité sociale concernant l’accès à la complémentaire santé solidaire (C2S). Le texte modifie plusieurs articles du code de la sécurité sociale (CSS). Le décret introduit un nouvel article...

CNSA : les règles de composition et de fonctionnement du conseil sont modifiées

Un décret du 28 juin 2025, publié au Journal officiel du 29 juin, modifie plusieurs articles du code de la sécurité sociale (CSS) afin d’ajuster la composition et le fonctionnement du conseil de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). Le texte vise à synchroniser les mandats, harmoniser les règles de délibération et prévenir les conflits d’intérêts, dans la perspective du renouvellement partiel du conseil prévu au 1er février 2026. Le décret...

Dotation 2025 des CESP : plus de 39  M€ alloués par l’assurance maladie

Deux arrêtés publiés au Journal officiel du 29 juin 2025 précisent les dotations des régimes obligatoires d’assurance maladie consacrées aux contrats d’engagement de service public (CESP) pour l’année 2025. Un premier arrêté daté du 26 juin 2025 fixe la dotation versée au Centre national de gestion (CNG). Ainsi, la part de dotation destinée spécifiquement au financement des CESP s’élève à 29 404 800 euros pour l’année 2025. ...

Un nouveau représentant des départements entre au conseil de la CNSA

Un arrêté publié au Journal officiel du 28 juin, modifie la composition du conseil de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). Maël de Calan est nommé membre titulaire du conseil au titre des représentants des conseils départementaux. Il a été désigné par l’Association des départements de France (ADF). Il remplace à ce poste Stéphane Haussoulier. ...

Le nouveau modèle papier de l’arrêt de travail est maintenant obligatoire

Pour lutter contre les arrêts de travail frauduleux un décret généralise l'obligation d'utiliser le nouveau formulaire papier lorsque l'arrêt n'est pas déclaré en ligne. Le décret paru au Journal officiel du 29 juin 2025 précise que l'assuré placé en arrêt de travail (ou dont l'arrêt est prolongé) qui veut envoyer son justificatif au format papier doit désormais transmettre la version originale signée d'un formulaire spécifique. Ce nouveau formulaire est...