L’entreprise peut-elle embaucher en plein PSE ?

Cette publication provient du site du syndicat de salariés FO.

Par principe, il n’est pas formellement interdit d’embaucher un salarié en CDI pendant un PSE. Toutefois, l’employeur ne peut, valablement, pas invoquerdes difficultés économiques pouvant justifier un PSE s’il ne procède pas effectivement à la suppression des postes visés par le PSE. Il est également tenu de respecter son obligation de reclassement et donc de proposer le nouveau poste ouvert aux salariés faisant l’objet d’un PSE. Enfin, les salariés licenciés doivent, pendant un an, bénéficier de la priorité de réembauche pour tous les emplois ouverts qui sont compatibles avec leur qualification. 

L’employeur ne peut prononcer le licenciement économique d’un salarié qu’à la condition de n’avoir pu reclasser l’intéressé dans l’entreprise ou dans legroupe auquel l’entreprise appartient. Autrement dit, l’employeur qui envisage de prononcer un licenciement pour motif économique doit préalablementrechercher et proposer au salarié tous les emplois disponibles compatibles avec sa qualification. À défaut, le licenciement est dépourvu de cause réelle et sérieuse. 

L’obligation de reclassement doit être mise en œuvre dès que l’employeur envisage le licenciement et avant la rupture du contrat de travail. 

En cas de contentieux, les possibilités de reclassement s’apprécieront entre le moment où l’employeur a envisagé le licenciement et celui où il a notifié lelicenciement au salarié. 

Par conséquent, s’il apparaît que l’employeur a procédé à des embauches pendant cette période sur des emplois compatibles avec les compétences dusalarié, il sera jugé qu’il a manqué à son obligation de reclassement (Cass. soc., 30-3-99, n°97-41265). 

En revanche, il ne peut être reproché à l’employeur d’avoir procédé à des embauches avant l’apparition de la cause du licenciement (Cass. soc., 21-6-06,n°03-43517). Lorsque l’employeur publie une offre d’emploi deux jours après le licenciement économique d’un salarié, cette situation induit un doute sur ladate de disponibilité de ce poste. Ainsi, pour déterminer si l’employeur a respecté son obligation de reclassement, le juge doit rechercher si le poste n’était pas disponible au moment du licenciement (Cass. soc., 9-9-20, n°18-24983). 

En pratique, traditionnellement, les employeurs gèlent les embauches dès l’annonce aux représentants du personnel d’un projet de licenciement collectif,afin de préserver les possibilités de reclassement pour les salariés menacés de licenciement. Si tel n’est pas le cas, il convient aux salariés de veillernotamment à ce que l’employeur respecte bien son obligation de reclassement. 

A noter, pendant une durée de 6 mois qui suit le PSE, l’employeur ne peut conclure un contrat de travail à durée déterminée au titre d’un accroissementtemporaire de l’activité, (art. L 1242-5 du code du travail) ; il est interdit, pour les mêmes raisons, d’avoir recours à l’intérim (art. L 1251-9 du code du travail). 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmarkClose
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

ANDPC : une série de nominations à l’assemblée générale du groupement

Un arrêté du 18 avril 2025, publié au Journal officiel du 16 mai, acte plusieurs nominations au sein de l’assemblée générale de l'Agence nationale du développement professionnel continu (ANDPC). Celles-ci interviennent au titre des représentants de l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (Uncam). Le texte, signé par la ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles ainsi que par le ministre de l’économie, des finances et de la...

Commission régionale paritaire : ajustement de la répartition syndicale jusqu’en 2028

L'arrêté du 12 mai 2025, publié au Journal officiel le 16 mai 2025, modifie l'arrêté du 25 mars 2007 relatif à la composition, à l'organisation et au fonctionnement de la commission régionale paritaire. Ce texte actualise la répartition des sièges entre les organisations syndicales représentatives des praticiens hospitaliers pour le mandat 2024-2028. Il précise également les modalités spécifiques applicables aux agences régionales de santé de Guyane et de...
retraites, carrières longues
Lire plus

Retraites : la négociation va enfin commencer

Ceux d'entre les partenaires sociaux qui participent toujours à la concertation paritaire sur l'avenir des retraites : MEDEF et CPME côté patronal, et CFDT, CFE-CGC et CFTC, côté salarial, se sont retrouvés hier pour une nouvelle séance de discussion. ...