Cette publication provient du site du syndicat de salariés CFE-CGC.
Sous l’effet de la crise sanitaire et économique, les embauches de cadres dans les entreprises privées devraient chuter de 30 à 40 % cette année, selon l’Apec.
Très dynamique ces dernières années, le marché de l’emploi des cadres dans le secteur privé n’échappe pas aux affres de la crise. Après une année 2019 record marquée par 281 300 embauches, 2020 devrait se solder par un faible volume de recrutements compris entre 170 000 et 200 000, soit une baisse historique de 30 à 40 % selon une étude publiée le 15 octobre par l’Association pour l’emploi des cadres (APEC).« La crise a plongé l’économie dans une profonde récession, explique Gilles Gateau, directeur général de l’Apec. La période de confinement a mis à l’arrêt des secteurs entiers de l’économie et a stoppé les investissements des entreprises. En particulier les TPE-PME, touchées plus intensément que les autres. » Le confinement a marqué une véritable rupture : à titre d’exemple, le mois d’avril a enregistré une baisse de 62 % des offres d’emploi cadres par rapport à 2019 ! Plus largement, le nombre d’offres publiées sur le site de l’Apec a chuté de 33 % de janvier à fin septembre. En cause : les incertitudes liées à la crise et les difficultés des entreprises à anticiper leur niveau d’activité.
« Dans ce climat d’incertitude, certaines entreprises prévoient des recrutements et anticipent des difficultés à trouver des candidats qui correspondent à leur besoin » (Gilles Gateau, DG de l’Apec)
37 000 A 47 000 RECRUTEMENTS ATTENDUS AU 4e TRIMESTREDans ce contexte morose, l’Apec table sur 37 000 à 47 000 recrutements de cadres sur le quatrième trimestre, principalement concentrés dans les services à forte valeur ajoutée (informatique, ingénierie R&D, conseil, banque-assurance, activités juridiques et comptables) où 17 % des entreprises prévoient de recruter au moins 1 cadre. Suivent les entreprises de l’industrie (8 %), de la construction (7 %) et du commerce (4 %). Les fonctions cadres les plus demandées restent les profils commerciaux (31 %), les professionnels de l’informatique (25 %) et les fonctions étude-recherche R&D (21 %).« Dans ce climat d’incertitude, certaines entreprises prévoient des recrutements et anticipent des difficultés à trouver des candidats et des candidates qui correspondent à leur besoin, précise Gilles Gateau. Structurellement, des compétences restent difficiles à trouver dans le numérique et les études R&D. Par ailleurs, la conjoncture peut également accentuer ces freins : les entreprises pourraient être confrontées à un ralentissement des mobilités avec des cadres en poste plus frileux à bouger. »LES JEUNES DIPLÔMÉS ET LES CADRES EN FIN DE CARRIÈRE PÉNALISÉSGlobalement, l’Apec pointe quatre populations se retrouvant fragilisées par la crise : les jeunes diplômés, les cadres en fin de carrière et les cadres demandeurs d’emploi du côté des salariés ; les TPE et les PME côté employeurs. Si la moitié des grandes entreprises envisagent en effet d’embaucher au moins 1 cadre au d’ici la fin de l’année, seules 5 % des TPE et 15 % des PME affichent des intentions de recrutement.