Le télétravail : une organisation plutôt réservée aux cadres

Le service statistique du ministère du travail, la Dares, vient de publier une étude intéressante sur le télétravail en France. Basée sur des données datant de 2017, cette étude montre que le télétravail reste encore une pratique occasionnelle qui permet d’adapter le mode de travail à la situation personnelle du salarié.

 

Les informations publiées par la Dares montrent que le télétravail, qu’il soit régulier ou occasionnel concerne surtout les salariés cadres. On trouve aussi des informations instructives sur les situations personnelles propices à l’adoption du télétravail ainsi que sur les modes de mise en place du télétravail qui sont souvent méconnus des employeurs. 

 

Seulement 3% des salariés français sont régulièrement en télétravail

La première information qui ressort de l’étude de la Dares concerne la part des salariés qui sont en télétravail de façon régulière. Seulement 3% des salariés sont concernés, qu’ils soient cadres ou non cadres. Si l’on regarde, par catégorie socio-professionnelle, la part de salariés en télétravail régulier, on se rend compte que les cadres sont les plus concernés : en effet ils sont 11% à déclarer être régulièrement en télétravail, contre 3,2% pour les professions intermédiaires, 1,4% pour les employés et 0,2% pour les ouvriers. Dans ce cadre, c’est le télétravail pour 1 jour par semaine qui est le plus fréquent, suivi, au coude-à-coude, du télétravail 2 jours ou 3 jours par semaine. 

 

Il ressort aussi des données diffusées par la Dares que le télétravail occasionnel poursuit la même logique tout en étant plus utilisés par les salariés cadres et les professions intermédiaires. 

Le recours au télétravail régulier pour les cadres est assez équilibré, quelle que soit la taille de l’établissement : en effet, il est de 10,7% dans les TPE de moins de 10 salariés, de 12,5% dans les entreprises de 50 à 249 salariés, puis de 12,8% dans les entreprises de 500 salariés ou plus. Entre ces tranches, le recours régulier au télétravail pour les cadres est de 8,4% dans les entreprises de 10 à 49 salariés et de 7,2% dans les entreprises de 250 à 499 salariés. On apprend également que c’est la Fonction publique d’Etat qu’il est le plus développé avec 16,1% des cadres qui sont régulièrement en télétravail. 

 

La composition familiale joue sur le recours au télétravail

Parmi les informations proposées par la Drees, on observe que les personnes seules sont celles qui sont le moins concernées par le télétravail régulier. Effectivement, parmi l’ensemble des salariés, seulement 1,8% des télétravailleurs réguliers sont des personnes vivant seules. Si l’on s’intéresse particulièrement aux cadres, ce pourcentage passe à 7,9%, en dessous des autres structures familiales étudiées. 

Ainsi, on observe que ce sont les salariés cadres qui sont seuls parents à s’occuper d’au moins un enfant de moins de 10 ans qui sont les plus nombreux à être régulièrement en télétravail : 23% de ces salariés en situation de famille monoparentale sont concernés. 

Les salariés cadres en couple avec au moins un enfant de moins de 3 ans se disent régulièrement en télétravail à 14,3%. 

 

Le télétravail réservé à certains secteurs et à l’organisation variable

L’un des tableaux dévoilés par la Dares montre quels sont les métiers dans lesquels le télétravail régulier est le plus développé. Il est intéressant de voir que ce sont les cadres commerciaux et technico-commerciaux et les ingénieurs de l’informatique qui dominent le classement. En bas du classement on trouve les employés de banque et assurances ainsi que les techniciens et agents de maîtrise du BTP. 

En décryptant les modalités d’organisation du télétravail dans les entreprises, on remarque que l’employeur ne sait pas réellement comment il est mis en oeuvre pour plus de 50% des salariés concernés. C’est surtout dans les entreprises de moins de 50 salariés que le flou demeure sur les modalités d’application du télétravail. Quand elles sont connues, c’est plutôt le choix de l’accord individuel qui domine dans les entreprises qui compte jusqu’à 249 salariés. Au-delà, c’est davantage l’accord collectif qui est choisi pour organiser le télétravail. 

La connaissance des modalités d’organisation du télétravail varie énormément d’un secteur à l’autre : ce sont dans l’industrie, la finance, l’immobilier, les activités scientifiques et l’information que le télétravail est le mieux organisé. En revanche, dans l’enseignement, la santé, la construction : si les salariés se déclarent télétravailleurs, leur direction ne semble pas être au courant. 

Pour en savoir plus sur l’étude, vous pouvez la consulter en intégralité en suivant ce lien

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