Cette publication provient du site du syndicat de salariés CFDT.
Le 11 mai, le ministre de la Santé, Olivier Véran a annoncé une prime pour les agents et salariés des établissements d’hébergement pourpersonnes âgées dépendantes (Ehpad).
Cette prime concernera l’ensemble des établissements du territoire quel que soit leur statut (public, associatif ou privé à but non lucratif ou privé à butlucratif). Elle s’établira à 1 500 euros dans les trente-trois départements les plus touchés par l’épidémie de coronavirus. Dans les autres départements, lemontant sera de 1 000 euros. Cette annonce est une première réponse au dévouement des personnels des Ehpad qui ont vécu des situations dramatiques. « Ils ont dû faire face à des conditions de travail exceptionnelles imposées pour lutter contre le virus. Ils ont été confrontés à nombreux décès. Certainspersonnels ont été contraint de se confiner au sein de leur établissement au mépris du respect des règles d’hygiène élémentaires, du respect des gestesbarrières et de la législation sur le temps de travail. », souligne Eve Rescanières, secrétaire générale de la CFDT Santé-Sociaux. Si cette mesure va dans le bon sens, la prudence reste de mise. « Nous attendons de voir concrètement qui sera concerné et sur quels critères. Il y a beaucoup de déclarations qui contraste avec la vérité des textes ces derniers temps. » De son côté, la fédération Interco salue une décision qui ne laisse pas le dernier mot aux collectivités territoriales. « Il aurait été inacceptable que cette prime puisse être perçues dans certains territoires et pas dans d’autres. »
Travailler sur l’attractivité du secteur
Si cette prime est un signal positif, la secrétaire générale d’Interco, Claire Le Calonnec, alerte, « cela ne doit pas éteindre les revendications plus durables. Il faut que les personnels aient les moyens d’accomplir leur mission. » Même son de cloche du côté de la CFDT Santé-Sociaux, les primes versées aux soignants et accompagnants ne devront pas être un solde de tout-compte. « Il faudra travailler sur les rémunérations, les conditions de travail et l’attractivité du secteur. »
Plus qu’une prime, la CFDT rappelle l’urgence de réinventer les prises en charge et l’accompagnement des personnes âgées en perte d’autonomie. « Il faut en finir avec l’indignité ! Il faut que la loi promise sur le grand âge soit enfin mise à l’ordre du jour, pour reconnaitre le travail des professionnels » rappelait Jocelyne Cabanal, secrétaire nationale de la CFDT en charge de la santé.