Le Journal de l’Elysée : ce compte Twitter parodique dont LaREM ne veut plus

Aurore Bergé puis Marlène Schiappa. Les deux élus En Marche réclament la fermeture du compte twitter parodique « Le Journal de l’Elysée ». Les élus l’accusent de propager de fausses informations. Après le texte de loi sur les fake news, y’a-t-il une police de la bienpensance ?

Je viens d’une famille modeste, ai grandi dans des quartiers populaires, ai dû travailler dès l’âge de 18 ans. Je connais et respecte la valeur du travail. JAMAIS je n’ai dit ou pensé qu’on ne pouvait pas vivre avec – de 5000€/mois. C’est de la diffamation ! Poursuites à l’étude. 

Twitter de Marlène Schiappa 

Les membres de La République En Marche manqueraient-ils d’humour et de second degré ? Depuis quelques, plusieurs marcheurs comme Marlène Schiappa, Aurore Bergé ou encore Aurélie de Montchalin réclament la fermeture du compte twitter le « Le Journal de l’Elysée« . Un compte twitter ouvertement parodique mais qui est accusé de faire de la désinformation.

« Officine partisane », « Comique du dimanche »

« Doubler le salaire de mes collaborateurs était une mesure sociale indispensable, comment voulez-vous décemment vivre avec 5000€ par mois ? » C’estlà l’un des derniers tweet du compte parodique qui a particulièrement hérissé le poil de Marlène Schiappa comme on peut le voir ci-dessus. Et pour cause, la secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, n’a jamais prononcé cette phrase. 

Les publications du « Journal de l’Elysée » ont la particularité de reprendre les codes graphiques mais aussi les éléments de langage utilisés à la fois par les journalistes sérieux mais aussi par les élus En Marche. Pour autant, comme on peut le voir dans cette publication ou encore dans la publication du jour, le contenu est tellement aberrant qu’il est difficile de ne pas comprendre qu’il s’agit d’une parodie. 

Qui plus est, le jeune homme d’une vingtaine d’années, qui préfère garder son anonymat, derrière le site a pris la peine d’inscrire la mention « parodie » dans le titre public du compte. Ce dernier se défend aussi de toute propagation de fausses informations, à l’instar du Gorafi (parodie du Figaro) ou encore du site belge Nordpress.

Il est explicitement indiqué dans mon pseudo et dans ma biographie que je suis un compte parodique. Je suis identifiable en deux secondes. Le problème vient que certaines personnes ne vérifient pas leurs sources. Et aussi que ce gouvernement et ses députés nous ont habitués à tant de sorties ridicules que les gens peuvent être pris de doutes. Si mes tweets ont donné lieu à tant de réactions, c’est que j’ai peut-être visé juste. Mais il s’agit de dénoncer avec humour, en aucun cas de nuire. 

 

Les élus LaREM sont surtout agacés du fait que le compte ne s’en prenne qu’à eux et non pas aussi à l’opposition. Une démarche que le fondateur ne récuse pas mais qu’il justifie par le fait que ce soit La République en Marche qui est actuellement au pouvoir. « Et ce sont eux qui usent à outrance d’éléments de langage, cette sorte de « novlangue » qui vise à dire exactement la même chose, mais en d’autres termes, alors qu’il n’y a rien de nouveau ! C’est la politique de la communication, il fallait s’attendre à ce que quelqu’un joue également sur ce terrain.«  

Des explications qui ne passent donc pas auprès des élus visés qui appellent en coeur à la suppression du compte qu’ils accusent d’être un pourvoyeur de fausses informations qui pourraient être reprises par leurs opposants mais aussi par les internautes. 

Alors que le Sénat a rejeté pour la deuxième fois le texte sur les Fake News, visant particulièrement le volet sur la saisi d’un juge par une personne politique en période électoral, projet de loi qui devrait néanmoins être accepté et voté par l’Assemblée Nationale car le texte est porté par La République En Marche, on peut se poser la question, avec ce nouvel exemple, de savoir si les élus de la majorité ne cherchent pas à avoir le monopole de l’information, voire aussi de l’humour. 

A quand une institution publique qui décidera de ce qui est drôle et de ce qui ne l’est pas. Rappelons juste que lorsqu’Emmanuel Macron faisait face aux critiques pour avoir traité les citoyens de « gaulois réfractaires », le président de la République s’était défendue de toute offense en parlant de « trait d’humour« . L’humour ne serait donc possible que s’il ne touche pas le pouvoir en place ? 

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