L’OCDE vient de publier un rapport sur le coût comparé de la dépendance.
Il en ressort que la France est plutôt bien placée dans le monde industrialisé. En voici l’aperçu analytique en français.
Ce rapport présente les résultats du premier exercice international de quantification et de comparaison des niveaux de protection sociale assurés au titre de la prise en charge de la dépendance dans 14 pays de l’OCDE et de l’UE. Partant de cinq scénarios qui recouvrent chacun des besoins et des services différents en la matière, les auteurs ont entrepris de chiffrer le coût de cette prise en charge, le niveau de couverture offert par les systèmes de protection sociale et les dépenses que les intéressés doivent directement assumer, en posant la question de savoir si celles-ci sont abordables.
Le coût de la prise en charge de la dépendance est très variable d’un pays à l’autre, mais il est toujours élevé par rapport aux revenus types, si bien que l’aide et les soins de longue durée sont souvent inabordables en l’absence de protection sociale. Tous les pays étudiés possèdent une forme ou une autre de protection sociale pour la prise en charge de la dépendance mais, même lorsque la couverture offerte est très étendue, les intéressés doivent assumer directement une partie des dépenses. La couverture de la prise en charge à domicile des personnes ayant des besoins modérés ou importants est souvent insuffisante, ce qui contraint celles-ci à supporter de lourdes dépenses.
En revanche, tous les pays étudiés s’attachent à faire en sorte que la prise en charge en établissement soit abordable. Si une aide informelle ne peut être fournie par la famille et les amis, beaucoup ne pourront être pris en charge à leur domicile faute d’en avoir les moyens, ce qui les laissera dans l’impossibilité de voir leurs besoins satisfaits ou les exposera à un placement précoce en établissement. Les prestations servies dans ce domaine sont généralement soumises à un critère de ressources, afin qu’un soutien plus grand puisse être assuré aux personnes qui sont peu en mesure de participer aux dépenses, mais l’aide et les soins requis risquent néanmoins de demeurer inabordables pour les personnes aux revenus les plus bas. Certains pays apportent un soutien financier aux aidants informels, mais celui-ci est généralement loin de pouvoir les dédommager pour le temps qu’ils passent à s’occuper de personnes dépendantes.
Lorsqu’ils conçoivent des dispositifs de protection sociale pour la prise en charge de la dépendance, les pays doivent systématiquement prendre en compte le niveau de protection assuré aux intéressés dans les différents scénarios. Beaucoup de pays souhaitent aider les personnes dépendantes à bénéficier d’un maintien à domicile plus long, mais les constats exposés ici montrent que les lacunes affectant la protection sociale rendent cette solution inabordable pour les personnes à faible revenu. Combler ces lacunes devrait être une priorité des futurs efforts de réforme.