La DARES publie de nouvelles données sur les conventions collectives

La DARES a publié, le 7 février 2017, un portrait statistique des principales conventions collectives en 2014. 

Au 31 décembre 2014, 712 conventions collectives (hors branches agricoles) couvraient au moins 15,3 millions de salariés d’après les déclarations annuelles de données sociales (DADS). 

L’étude publiée par la DARES est centrée sur 57 conventions collectives qui regroupent chacune plus de 50 000 salariés. Elle s’intéresse particulièrement aux disparités entre ces conventions collectives, notamment les écarts de salaire. 

Quelle répartition cadres/employés/ouvriers dans les conventions collectives ?

Selon la DARES, dans les 57 conventions collectives couvrant 50 000 salariés ou plus, les caractéristiques des salariés ont peu évolué par rapport à 2013. 21 conventions collectives se caractérisent par une nette surreprésentation de cadres (8 d’entre elles), d’employés (6 d’entre elles) ou bien d’ouvriers (7 d’entre elles). 

L’étude de la DARES révèle, qu’en dehors des conventions catégorielles, cette surreprésentation de cadres se retrouvent dans les télécommunications (IDCC 2148) et les bureaux d’études techniques (IDCC 1486) où près de 60% des salariés y sont cadres. 

D’autre part, dans d’autres conventions collectives telles que celles des gardiens d’immeuble (IDCC 1043), de la prévention et sécurité (IDCC 1351), de la coiffure (IDCC 2596), du commerce de détail habillement-textile (IDCC 1483), du commerce de détail fruits-légumes-épicerie (IDCC 1505) et de la restauration rapide (IDCC 1501), au moins 80% des salariés sont des employés. 

Enfin, dans les transports routiers (IDCC 16), transports publics urbains de voyageurs (IDCC 1424), entreprises de propreté et services associés (IDCC 3043) et les activités du déchet (IDCC 2149), plus des deux tiers des salariés sont ouvriers. 

Les taux de CDD et de temps partiel s’échelonnent respectivement de 1 à 19 % et de 4 à 63 %. Les conventions collectives où le temps partiel est très fréquent sont celles où la proportion de femmes et de jeunes est la plus élevée : restauration rapide (63 %) ou entreprises de propreté et services associés (61 %), par exemple. 

Toutes conventions collectives confondues, 19% des 15,3 millions de salariés couverts par une convention collective travaillent dans une entreprise de 1 à 9 salariés (TPE). 

 

Un écart salarial de 19% entre femmes-hommes, en faveur des hommes

Selon la DARES, en 2014, toutes conventions collectives confondues, le salaire net moyen des femmes est inférieur de 19% à celui des hommes, après 20% en 2013. 

Cet écart varie entre 20% (cadres) et 7% (employés). La DARES affirme que dans la quasi-totalité des conventions collectives couvrant 50 000 salariés ou plus, le salaire des hommes est supérieur à celui des femmes. Cet écart est d’au moins 30% dans les cabinets médicaux, les banques, la mutualité, l’immobilier ou encore les cabinets d’experts-comptables. Paradoxalement, dans ces conventions collectives, le taux de féminisation est supérieur à 56%. 

Les femmes sont à l’inverse très minoritaire dans les conventions collectives où l’écart de salaire entre les femmes et les hommes est en faveur des femmes notamment dans le bâtiment-ouvriers-plus de 10 de salariés (+1% d’écart de salaire en faveur des femmes), la prévention et sécurité (+7%) et les activités de déchet (+8%). Ces conventions collectives comportent moins de 15% de salariées. 

Selon la DARES, l’écart salarial hommes-femmes s’accentue avec l’âge tout particulièrement pour les cadres. En effet, pour les salariés âgés de moins de 30 ans, l’écart est globalement identique pour toutes les catégories socioprofessionnelles. Au-delà de cet âge, dans l’ensemble des conventions collectives, il s’accentue très fortement au sein des cadres. 

 

Comment s’explique cet écart de salaire entre conventions collectives ?

Selon la DARES, le salaire mensuel net moyen d’un équivalent temps plein (EQTP) hors apprentis est de 2 240 euros en 2014 dans l’ensemble des conventions collectives. Dans celles couvrant plus de 50 000 salariés, il s’échelonne de 1 350 euros (coiffure) à 4 360 euros (métallurgie cadres). 

La DARES révèle qu’une forte présence de cadres tire vers le haut le salaire moyen d’une convention collective. En effet, les conventions collectives ayant un salaire moyen supérieur à 2 600 euros ont au moins 20% de leurs effectifs composés de cadres. 

Le salaire moyen des cadres s’échelonne de 2 400 euros dans la coiffure, en passant par 2 800-3000 euros dans la restauration rapide notamment, à plus de 5 000 euros dans les transports aériens-personnels au sol. 

L’étude de la DARES révèle également qu’au sein de chaque catégorie socioprofessionnelle, les différences salariales s’expliquent aussi par l‘hétérogénéité des postes occupés et par les différences de structure par âge. 

 

 

 

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