La CFE-CGC s’interroge sur le coût du management défaillant pour l’assurance maladie

Cette publication provient du site du syndicat de salariés CFE-CGC.

Agnès Buzyn, ministre de la Santé, a évoqué, le 22 octobre, le coût du management défaillant pris en charge par l’Assurance maladie. La CFE-CGC s’interroge depuis longtemps sur les sommes dépensées dans le cadre des troubles psychiques liés au travail (stress, mal-être, épuisement professionnel). 

A ce jour, les arrêts de travail et les pensions d’invalidité ayant pour origine les risques psychosociaux ne sont pas identifiés. Par ailleurs, ils ne rentrent pas dans les statistiques de l’Assurance maladie. Pour autant, cette dernière et les organismes de prévoyance prennent en charge les malades atteints de ces pathologies. Seuls les rares accidents du travail et maladies professionnelles reconnus au titre des risques psychosociaux figurent dans les statistiques de la CNAMTS (Caisse Nationale de l’Assurance maladie des Travailleurs Salariés). Des études récentes font cependant apparaître l’étendue de ces dépenses dont l’origine est pourtant professionnelle. 

Une enquête BVA/REHALTO parue en juin 2017 est explicite : en 2016, 25 % des arrêts de travail avaient un lien avec le travail et, sur cette masse, 27 % étaient liés aux pratiques managériales. L’Institut de veille sanitaire évalue à 480 000 le nombre de salariés et agents du service public en souffrance psychologique. L’Académie de médecine estime à environ 100 000 les salariés et agents victimes d’épuisement professionnel. Plus de 25 % des salariés et agents sont en invalidité pour pathologies psychiques ou psychiatriques. 

La CFE-CGC pense que ces troubles psychiques liés à des organisations de travail délétères, à des objectifs impossibles à atteindre et à des journées de travail avec une amplitude excessive, doivent être imputés aux comptes des employeurs. 

La CFE-CGC demande que les troubles psychiques liés au travail soient enfin reconnus en maladie professionnelle. Les indemnités, soins et pensions d’invalidité actuellement supportés par l’Assurance maladie seront alors prises en charge par les entreprises à l’origine de ces troubles. 

La CFE-CGC est certaine que cela constituera une économie substantielle pour l’Assurance maladie et rejoint sur ce point la ministre de la Santé. Les entreprises et les services publics commenceront alors enfin à faire de la prévention des risques psychosociaux, notamment sur l’épuisement professionnel. 

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