Cette publication provient du site du syndicat de salariés CFDT
Avec la CFDT, les chauffeurs des plateformes, Uber en tête, s’organisent pour faire valoir leurs droits. Un préavis de grève illimitée à partir du 17 févrirer est d’ores et déjà déposé pour obtenir une tarification minimum des courses.
Après la création de la section CFDT VTC-Loti de Paris en 2016, deux nouvelles sections ont vu le jour, à Bordeaux et à Nice. En tête de leurs revendications, les chauffeurs réclament un tarif minimal de la course afin de gagner décemment leur vie. Certains travaillent actuellement jusqu’à 60 heures par semaine pour un salaire de 1 900 euros nets au maximum par mois, selon le rapport remis il y a un an déjà au précédent gouvernement par Jacques Rapoport, le médiateur de la République nommé à la demande de la CFDT. Les agissements d’Uber (augmentation des commissions prélevées sur les courses, déconnexions abusives des chauffeurs…) comme l’absence de dialogue social conduisent à une situation préoccupante : endettement, horaires excessifs, etc. Depuis plusieurs mois, la CFDT-VTC-Loti dénonce l’inertie du gouvernement, qu’elle n’a cessé d’interpeller sur la nécessité de mettre en place une tarification minimale et une réflexion sur l’encadrement du temps de travail. Début décembre 2017, Élisabeth Borne, la ministre chargée des Transports, s’est engagée à lancer une mission en ce sens.
“Nous ne sommes pas des sous-travailleurs”
La CFDT VTC-Loti a été reçue au ministère pour présenter ses revendications. Mais les travaux annoncés n’ont toujours pas débuté. Et la récente hausse du gazole a remis de l’huile sur le feu. De guerre lasse, les sections ont décidé de passer à l’action à partir du 17 février. « Nous ne sommes pas des sous-travailleurs. Aucun travailleur en France, qu’il soit indépendant ou salarié, ne gagne 4,50 euros l’heure, pointent Yazid Sekhri, de la CFDT VTC-Loti de Paris, et Mimoun Zarioh, de la CFDT VTC-Loti de Nice. Nous voulons sensibiliser le plus grand nombre possible de VTC. Il y aura quelques blocages, mais pas seulement. Nous ne voulons pas gêner les utilisateurs, seulement nous faire entendre. » La distribution de 15 000 tracts a démarré dès la fin janvier afin de mobiliser le plus grand nombre de chauffeurs… et faire passer la vitesse supérieure à l’État.