Cet article provient du site du syndicat FO.
Un Conseil supérieur de l’Éducation se tient ce 8 juin. Le ministre de l’Éducation y présente des mesures visant à « assouplir » les réformes de ses prédécesseurs. Très insuffisant. Telle est l’appréciation de FO qui demande au gouvernement de —revenir— sur ces « contre-réformes ».
Il est urgent que le gouvernement revienne sur les contre-réformes successives et ouvre les négociations sur la base des revendications des personnels dont nous sommes porteurs
, a fait savoir la Confédération FO au ministre Jean-Michel Blanquer, lors du Conseil supérieur de l’Éducation de ce 8 juin. Après cette déclaration liminaire lue par Cécile Potters, assistante de Pascal Pavageau, les représentants de la fédération FO de l’Enseignement, de la Culture et de la Formation professionnelle, ont précisé leurs revendications, dont notamment le rétablissement des horaires disciplinaires nationaux, et le rétablissement plein et entier de la liberté pédagogique individuelle des enseignants.
Explications
Depuis la réforme des rythmes scolaires dans les écoles primaires, menée par les ministres successifs Vincent Peillon et Benoît Hamon, et la réforme du Collège de Najat Vallaud-Belkacem, l’organisation de l’enseignement, et même son contenu, varient d’un endroit à l’autre du territoire national. Cela remet en cause non seulement les conditions de travail des personnels, mais aussi l’égalité des élèves en matière d’accès à l’instruction, explique FO qui s’oppose depuis l’origine à cette « territorialisation » de l’École.
Le ministre Jean-Michel Blanquer a présenté lors du Conseil supérieur réuni ce 8 juin des mesures visant à « assouplir » ces réformes, mais en aucun cas à en changer le fond.
La matrice reste la même
, constate Hubert Raguin, secrétaire général de la FNEC-FP-FO.
Ainsi, le projet de décret modifiant la réforme des rythmes scolaires établit que le retour à la semaine de quatre jours dans les écoles pourra être autorisé, mais dans certaines communes seulement. Celles qui le souhaiteront, avec l’accord des conseils d’école, pourront en faire la demande à l’Inspection d’académie.
Si l’annonce médiatique lancée par le Président de la République de possibilité de retour à la semaine de quatre jours a suscité un espoir chez nos collègues enseignants du 1er degré, le projet de décret qui nous est soumis aujourd’hui « soulève davantage de problèmes qu’il n’en résout
, a indiqué la fédération FO dans une déclaration spécifique sur la réforme des rythmes scolaires.
Elle revendique le rétablissement rapide d’une organisation de la semaine scolaire sur 4 jours (lundi, mardi, jeudi, vendredi), commune à tous les enseignants de toutes les écoles du territoire national et qui ne fluctuerait pas d’une ville à l’autre en fonction des orientations politiques des élus locaux ou des finances des collectivités locales ou encore des Projets éducatifs de Territoire.
« Les personnels veulent que cessent la désorganisation et la mise en concurrence »
Le projet d’arrêté modifiant la réforme du collège ne satisfait pas davantage FO. L’organisation des enseignements reste fixée par le conseil d’administration, après avis du conseil pédagogique et conformément au projet d’établissement.
Les Enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) dont le contenu est déterminé dans chaque établissement ne sont pas supprimés. En revanche, il reviendra à chaque établissement de choisir s’il les maintiendra ou non.
Certes, le projet d’arrêté ouvre la possibilité de rétablir les classes bi-langues, les classes européennes et l’enseignement du latin et du grec, comme le demandent les enseignants, mais, obéissant toujours à la même logique, il renvoie cette décision aux « choix » de chaque collège.
Ce pas supplémentaire vers davantage d’autonomie des établissements n’est pas de nature à rassurer les personnels et ne répond pas à leur demande. Ce que les personnels attendent, ce qu’ils demandent, c’est que cessent la désorganisation dans les collèges, la mise en concurrence des personnels entre eux, des disciplines entre elles, les pressions pour mettre en œuvre cette réforme, les réunions de formation-formatage…
, a souligné la fédération FO.
Dans ce contexte, a-t-elle revendiqué, il faut d’urgence rétablir des horaires disciplinaires nationaux et le rétablissement plein et entier de la liberté pédagogique individuelle des enseignants.
La même école pour tous … Avec des effectifs suffisants
Sans que cela n’ait été ni confirmé ni infirmé par le ministre jusqu’à ce jour, le chiffre de 20 000 suppressions de postes dans l’Éducation nationale revient régulièrement sur le tapis. Elles entreraient dans le cadre des 120 000 annoncées dans la Fonction Publique, dont 50 000 dans la seule Fonction publique d’État.
Pour Force Ouvrière, la Fonction publique, ses fonctionnaires et agents, ne sont pas des postes de dépense budgétaire, des variables d’ajustement des comptes publics, ce sont bien au contraire les garants de notre richesse à tous : le service public républicain
, a déclaré la Confédération.
Et des fonctionnaires d’État, sous statut, non précaires
Elle a également souligné son attachement indéfectible au statut général de la fonction publique et aux statuts particuliers
, condamné la précarisation croissante dans l’Éducation nationale, le recours massif au recrutement de contractuels en lieu et place de fonctionnaires
et constaté que le plan Sauvadet n’a pas répondu au souhait de milliers de contractuels d’être titularisés
.
Pour FO, a-t-il été également rappelé, La réforme territoriale ne fait que renforcer [son] opposition transformant peu à peu l’Éducation nationale, une et indivisible, en une multitude d’établissements et de programmes. Or, quand l’école est affaiblie, la République l’est tout autant et la privatisation n’est jamais bien loin.