L’espérance de vie (favorable) à 65 ans sans incapacité camoufle une part plus forte de personnes dépendantes

retraites

L’étude de la Drees résume en quelques pages des informations clefs censées montrer aux français qu’un report de l’âge de leur départ en retraite à 64 ans ne les empêchera pas de vivre encore plusieurs années en relativement bonne santé. Cependant, certaines informations indiquent malgré tout que les incapacités sont indéniablement plus nombreuses à 65 ans qu’à 60 ans. Cette question intéresse particulièrement les organismes d’assurance complémentaire qui devront prendre en charge les salariés qui seront, mécaniquement, plus nombreux à faire face à un niveau d’incapacité avant leur départ en retraite.

Les français qui atteignent 65 ans en bonne santé peuvent espérer vivre entre 11,3 et 12,6 ans

En parcourant l’étude de la Drees, on remarque que ce service ministériel présente favorablement la durée d’espérance de vie sans incapacité en se focalisant sur les français ayant atteint 65 ans sans incapacité. Globalement une femme qui atteint 65 ans peut espérer vivre 23,2 années supplémentaires, un homme peut espérer en vivre 19,1. Si l’on tient compte des cas d’incapacité, l’espérance de vie diminue systématiquement : une femme qui atteint 65 ans sans incapacité peut espérer vivre encore 12,6 années sans incapacité, la durée tombe à 11,3 années pour un homme.

La France se situe au 5e rang européen s’agissant de l’espérance de vie sans incapacité des femmes à 65 ans, juste derrière le Danemark et l’Irlande. En revanche, la France est au 10e rang concernant l’espérance de vie sans incapacité des hommes à 65 ans : notamment devancée par l’Italie, l’Allemagne, la Belgique ou l’Espagne.

Mais ces statistiques prennent une tout autre forme si l’on s’intéresse à l’espérance de vie en partant de la naissance.

L’espérance de vie sans incapacité à la naissance plafonne entre 67 et 65,6 ans

La plupart des français qui craignent la réforme des retraites et le report de l’âge légal de départ ne sont pas ceux qui atteignent 65 ans sans incapacité, mais plutôt ceux qui risquent d’être affectés bien avant cet âge. L’étude de la Drees insiste peu sur ce point qui est pourtant essentiel. En effet, une femme peut statistiquement espérer vivre jusqu’à 67 ans sans incapacité. Or d’après les données complémentaires fournies par la Drees, 28,2% des femmes ayant 65 ans sont en situation d’incapacité : c’est seulement 0,4 point de plus que chez les femmes de 60 ans. Le constat est plus édifiant encore chez les hommes. Ils peuvent espérer vivre sans incapacité jusqu’à 65,6 ans et la part d’hommes présentant une incapacité à 65 ans est de 29,2% : c’est 4,1 points de plus que pour les hommes de 60 ans.

Ces données montrent qu’un part non négligeable de la population qui atteint 65 ans est déjà en état d’incapacité : ces personnes ont d’ailleurs de grandes difficultés à retrouver un travail avant de pouvoir prendre une retraite plus tardive que la moyenne*. La France n’a pas nécessairement à rougir de cet état des lieux mais des efforts peuvent être faits lorsqu’on étudie les statistiques européennes. Ainsi, la France n’est que 10e pour l’espérance de vie sans incapacités à la naissance des femmes, derrière l’Espagne, la Slovénie, la Grèce, la Bulgarie ou encore l’Italie. En parallèle, la France est 9e ex æquo avec la Slovénie pour l’espérance de vie sans incapacités à la naissance des hommes, derrière la Grèce, l’Espagne ou l’Italie.

*Sur ce sujet nous renvoyons nos lecteurs à une étude de la Drees publiée le 13 février 2020 intitulée "Les personnes ayant des incapacités quittent le marché du travail plus jeunes mais liquident leur retraite plus tard".
Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pourriez aussi aimer

Santé publique France accueille 2 nouveaux membres

Un arrêté ministériel paru au Journal officiel (JO) acte la nomination de 2 nouveaux représentants du ministre de la défense au sein du conseil d'administration de l'Agence nationale de santé publique (Santé publique France). Il s'agit d'abord de Laurent Geraut qui devient titulaire à la place de Benjamin Conte. Puis c'est Stéphanie Michel qui devient suppléante à la place de Stéphanie Jacquemin. Accédez à ...

Le président du Comité national de l’organisation sanitaire et sociale est reconduit (et autres nominations)

Le Comité national de l'organisation sanitaire et sociale (CNOSS) a fait l'objet de nouvelles nominations parues au Journal officiel (JO) le 1er novembre 2025. Tout d'abord c'est son président qui est nommé, en la personne de Patrick Lefas, reconduit pour un nouveau mandat. Puis 3 membres sont nommés au sein de la section sanitaire au titre des personnalités qualifiées. On retrouve d'abord Céline Giordano pour la FNMF,...
obsèque
Lire plus

L’UFC-Que choisir réclame le plafonnement des cotisations récoltées en assurance obsèques

Nous savons que les contrats d'assurance obsèques sont de plus en plus sévèrement contrôlés par l'Autorité de contrôle prudentielle et de résolution (ACPR) depuis une campagne menée entre 2018 et 2019. Cette première série de contrôles avait révélé des défaillances graves dans la délivrance de l'information précontractuelle et dans le respect du devoir de conseil. Alors que les années ont passé, c'est aujourd'hui l'association de consommateurs UFC-Que choisir qui s'engage sur le terrain en ...

L’ANSM accueille 2 nouveaux représentants de l’Ordre des pharmaciens

Un arrêté paru au Journal officiel signale l'arrivée de 2 nouveaux représentants de l'Ordre national des pharmaciens au sein du conseil d'administration de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Patrick Mazaud devient donc titulaire à la place de Jean-Marc Glemot. Tandis qu'Elise Haro Brunet devient suppléante à la place de Karine Pansiot. Retrouvez l'...