Alors que les Français sont appelés aux urnes, dimanche, pour les élections européennes, les dirigeants du patronat français et les responsables de plusieurs confédérations salariales se sont exprimés à ce sujet cette semaine.
Dans la plupart des cas, ils ont appelé les électeurs à aller voter et, plus précisément, à voter en faveur des forces politiques favorables à la construction européenne bruxelloise.
Le MEDEF en deux temps
En début de semaine, la presse s’est fait l’écho d’une réunion organisée il y a pourtant près d’un mois par le Medef mais dont rien n’avait filtré jusqu’alors. A l’occasion de cette réunion, les dirigeants du Medef avaient reçu les représentants de huit listes aux élections européennes : Nicolas Dupont Aignan (Debout la France), Hervé Juvin (Rassemblement national), François-Xavier Bellamy (Les Républicains — Les Centristes), Yannick Jadot (EELV), Manuel Bompard (La France insoumise), Jean-Marc Germain (PS — Place publique), Jean-Christophe Lagarde (UDI) et Nathalie Loiseau (LREM-MoDem-Agir), afin de juger de la qualité de leur programme. A l’issue de ces auditions, là encore d’après ce qu’il s’est dit chez certains de nos confrères, Nathalie Loiseau aurait fait l’unanimité contre elle. “C’était la pire”, auraient affirmé plusieurs participants.
Ne pouvant sans doute pas se contenter d’en rester là en termes de commentaire des élections européennes, le Medef, par la voix de son président, Geoffroy Roux de Bézieux, a appelé les Français à aller voter dimanche et à le faire “en faveur d’une Europe forte et unie”. Dans un communiqué rédigé avec le président du patronat allemand et celui du patronat italien, M. Roux de Bézieux a en effet estimé que “seule une Europe forte et unie peut défendre nos valeurs, notre mode de vie et nos intérêts face au reste du monde. En votant lors des élections européennes, nous pouvons activement contribuer à redéfinir ce que doit être notre futur commun.”
Les amours européennes des syndicats
Du côté des syndicats de salariés, le ton général est, là encore, à la promotion du vote et de la construction européenne. Dans une interview croisée qu’ils ont accordée hier à l’agence AEF, Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, et Philippe Martinez, son homologue de la CGT, se sont accordés à ce sujet. “Il est important d’insister sur la nécessité de s’exprimer en allant voter. Voter est essentiel” a d’abord dit M. Martinez, précisant : “c’est l’occasion pour nous de réaffirmer notre opposition totale à l’extrême droite”. Une position saluée par M. Berger : “Je partage ce que dit Philippe sur l’accès au droit de vote. De plus, l’Europe constitue un enjeu fondamental et on ne peut pas le laisser entre les mains des nationalistes et des extrémistes”.
Au même moment, la CFTC s’exprimait elle aussi au sujt de l’enjeu des élections européennes. Dans un bref communiqué intitulé “Pour une Europe sociale, écologique et solidaire”, la centrale chrétienne ne faisait guère mystère de ses préférences europhiles. “Aujourd’hui encore, la CFTC milite pour une Europe forte, solidaire et à niveau social élevé, ayant l’ambition d’apporter sa contribution à l’humanisation de la mondialisation et à la mondialisation de la solidarité” écrit-elle par exemple.
Dans ce concert européiste, seule FO s’est quelque peu distinguée en refusant de prêcher ainsi en faveur de Bruxelles. En marge du congrès de la confédération européenne des syndicats (CES), Marjorie Alexandre, secrétaire confédérale FO chargée des affaires internationales et européennes, prenait ses distance avec l’européisme ambiant des principaux syndicats français : “Nous ne nous inscrivons pas dans l’engagement politique actif de la CES dans le cadre des élections européennes et ne participons à aucune initiative de la CES pouvant remettre en cause l’indépendance de FO” a-t-elle en effet déclaré.