Cette publication provient du site de l’organisation d’employeurs CPME
Le Premier Ministre lors de sa déclaration de politique générale a affirmé en évoquant la transition énergétique, sa volonté de “rendre plus propre l’économie“. La CPME partage cet objectif.
Il convient toutefois de permettre aux entreprises de s’adapter et de ne pas ouvrir de périodes d’incertitude préjudiciables à ce moteur de l’économie qu’est la confiance.
Par ailleurs, la confirmation d’un bonus-malus pour décourager le recours abusif aux contrats courts est en soi une mauvaise nouvelle. Cela signifiera, quels que soient les contours du dispositif qui sera présenté le 18 juin, que certaines entreprises qui embauchent verront augmenter leurs charges. Il est également étonnant de prétendre mettre en place une dégressivité des allocations des cadres aux revenus les plus élevés au prétexte qu’ils peuvent retrouver facilement un emploi et de s’y refuser catégoriquement pour les chômeurs recherchant un travail dans les secteurs en tension.
Il est enfin regrettable, alors que le Président de la République avait annoncé son maintien en l’état, que la prime exceptionnelle désocialisée et défiscalisée soit désormais assujettie à l’obligation de mettre en place un accord d’intéressement. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
“Le respect du réel” aurait sans doute mérité d’autres précisions notamment sur le financement de toutes les mesures annoncées.
Cette publication provient du site de l’organisation d’employeurs U2P
A l’issue de la déclaration de politique générale du Premier ministre, l’U2P salue la confirmation d’un tournant déjà annoncé par le Président de la République, celui d’une meilleure association des citoyens et des corps intermédiaires aux décisions gouvernementales. De même, la volonté de mettre davantage de proximité et d’humanité dans l’action gouvernementale, ne peut que satisfaire les artisans, commerçants et professionnels libéraux, ces entreprises de proximité qui sont quotidiennement au contact des Français.
Les réformes annoncées par le Premier ministre visent à répondre à une grande urgence et à une forte ambition pour le pays. Néanmoins, le succès de nombre d’entre elles nécessitera de rétablir la confiance des forces économiques dont il a été peu question dans le discours du Chef du gouvernement.
Le Grand débat national a révélé l’impatience des chefs d’entreprise face aux situations de concurrence déloyale qui se multiplient, au poids des prélèvements obligatoires qui minent leur développement et à une montée de la complexité administrative. L’acte II du quinquennat devra impérativement traiter ces handicaps si l’on veut que le tissu des TPE et des PME contribue à la réussite du projet gouvernemental.
Pour autant, l’U2P salue la décision de remettre à plat les mesures en faveur de la rénovation thermique au profit d’une aide plus massive. Restera à vérifier le contenu précis du futur dispositif.
S’agissant de la réforme de l’assurance chômage, l’U2P reste opposée à la perspective d’une sanction des entreprises qui ont recours à des contrats de courte durée alors que c’est l’activité même qui l’impose. En revanche, les mesures d’accompagnement des chômeurs vers le retour à l’emploi devront être renforcées afin d’améliorer leur employabilité et de répondre aux besoins de recrutement des entreprises.
L’U2P accueille avec satisfaction la reconduction en 2020 de la possibilité pour les employeurs de verser une prime défiscalisée et désocialisée, et souhaite que cette mesure soit pérennisée de sorte que les chefs d’entreprise puissent définitivement en faire un instrument de pilotage de l’entreprise.
Enfin, l’U2P prend acte de la volonté affichée par Edouard Philippe de combattre le millefeuille territorial tout en renforçant les services locaux.
Le président de l’U2P, Alain Griset, ajoute : « Chacun doit bénéficier de la considération des pouvoirs publics, qu’il soit salarié ou indépendant, artisan ou haut fonctionnaire, professionnel libéral ou président d’une multinationale. Les 2 800 000 entreprises de proximité sauront relever le défi annoncé par le Premier ministre en conclusion de son intervention : “remettre l’humain au cœur de nos préoccupations.” »
Cette publication provient du site du syndicat de salariés FO
Premier grand absent, celui de la considération – sur laquelle pourtant le Premier ministre a conclu, mais qui manifestement ne s’adresse pas au dialogue social et à ce que portent les syndicats. Les rares moments où ceux-ci sont invoqués, c’est dans un rôle limité à la mise en œuvre de politiques décidées par le gouvernement. Il y a là un grand écart avec le discours du Président de la République à l’OIT : on est malheureusement loin de la cohérence à laquelle il se référait entre la parole et les actes au niveau national. L’annonce de la réforme du CESE risque malheureusement de réduire aussi la place du dialogue économique, social et environnemental.
FO ne taira ni ses analyses, ni ses revendications, ni ne faiblira quant à la mobilisation nécessaire pour les faire entendre.
FO appelle encore une fois le gouvernement à entendre le malaise et le mécontentement qui s’exprime fortement dans la Fonction publique, contre le projet de loi de transformation, comme celui de la santé ou de l’éducation et à ouvrir au plus vite de véritables négociations permettant d’apporter d’urgence des réponses concrètes aux revendications exprimées tant en termes de rémunération que de conditions de travail et d’emplois.
Autre grand absent, les salaires. Encore une fois, force est de constater que tout est fait pour éviter leur augmentation au profit d’éléments annexes de rémunération, qui plus est exonérés de cotisations sociales ou de fiscalité (prime exceptionnelle et intéressement).
Sur ce sujet en particulier, FO ne peut en rien souscrire à une conception dirigiste de la négociation collective, le Premier ministre évoquant la notion d’accords types destinés à favoriser l’intéressement.
Pour FO, répondre en matière de pouvoir d’achat par la baisse de l’impôt sur le revenu n’est pas la solution. Elle ne répond pas davantage à la nécessité d’une refonte globale visant plus de justice fiscale et risque de se traduire par toujours plus de réductions de moyens des services publics. A ce sujet, FO met en garde contre l’annonce de maisons Frances Services qui à l’évidence vont se faire au détriment des implantations de services existantes (Trésor public, bureaux de postes, …) et impacter l’emploi des agents concernés.
FO réaffirme la nécessité de l’augmentation du Smic ainsi que de la valeur du point d’indice des fonctionnaires, ainsi que la relance des négociations de branches sur les salaires.
Concernant l’assurance chômage, FO rappelle que l’échec de la négociation vient à la fois du cadrage imposé par le gouvernement et de son ingérence. FO attend des précisions concernant le bonus/malus sur les contrats courts qui pourrait être mis en place, rappelant qu’elle avait proposé un mécanisme dont les simulations avaient montré l’efficacité. FO conteste dans le même temps le durcissement de l’entrée dans les droits annoncé, qui pourrait pénaliser justement les salariés précaires qui subissent les contrats très courts. FO conteste également la dégressivité que veut imposer aux cadres le gouvernement, rappelant que les cadres contribuent beaucoup plus en recettes pour le régime qu’ils n’en bénéficient. Enfin, FO met en garde contre toute différenciation ou inégalité en matière de droits au prétexte de traitement au plus près des territoires de l’accompagnement en matière d’emploi.
Concernant les retraites, le Premier ministre confirme les orientations générales du gouvernement visant à un régime universel par points et supprimant les régimes existants, bien qu’il reconnaisse que ceux-ci assument globalement leur office. Encore une fois, les régimes de retraites ne pourront pas corriger le déficit d’emploi et d’emploi stable et correctement rémunéré sans affecter à la baisse les droits à pension de toutes et tous. C’est faire payer à la Protection sociale l’échec en la matière des politiques économiques, que le Premier ministre a lui-même reconnu, constatant le maintien d’un chômage de masse et de la précarité. D’ailleurs le Premier ministre confirme les annonces du Président de la République visant à aller vers un âge de départ effectif à 64 ans. Quant à l’annonce d’une pension à 85% du Smic au minimum pour une carrière complète, FO rappelle que cet objectif a été fixé par la loi en 2003, et qu’il devait être atteint en 2008… Au demeurant, FO rappelle que le gouvernement plutôt que de répondre par l’augmentation du Smic en décembre dernier, a choisi de compléter le Smic par une prime d’activité de 100€. Qu’en sera-t-il alors des pensions !
FO réitère son opposition à un régime universel par points qui à l’évidence conduira à un recul des droits.
FO appelle encore une fois le gouvernement à redonner une pleine considération à la négociation collective et aux analyses et revendications portées par les syndicats et confirme sa détermination à mobiliser les salariés.