Les temps sont durs à l’hôpital de Chalon-sur-Saône. Fin janvier, un nonagénaire opéré à la carotide affirme que le produit anesthésiant n’avait pas eu d’effet. Il y a quelques jours, une autre patiente opérée des ovaires assure avoir « tout senti« .
Les deux patients se sont fait opérer à l’hôpital de Chalon-sur-Saône. Seulement, il semblerait que de lourds dysfonctionnements aient eu lieu lors des opérations. Point commun entre les deux opérations : l’anesthésiant n’aurait jamais eu d’effet.
« C’était l’horreur, l’enfer. J’ai tout senti. »
Le 24 janvier dernier, Alain, 94 ans, se rend à l’hôpital de Chalôn-sur-Saône pour une opération à la carotide. Mais l’anesthésiant n’a pas eu l’effet escompté. Alors que le médecin avait commencé son acte, il n’aurait pas voulu s’arrêter de suite.
Quand le chirurgien a commencé à couper, j’ai carrément hurlé : ‘Ça va pas ! Arrête tu me fais mal nom de !’ Phrase que j’ai dû répéter au moins une dizaine de fois.
C’est finalement les cris et le malaise du nonagénaire qui mettent fin à son supplice. Traumatisé, il explique au quotidien LeBienPublic qu’il préfère « se suicider plutôt que de se faire opérer de l’autre côté. » De son côté, son épouse espère au moins des excuses.
Son histoire était tout juste relatée qu’un nouveau témoignage « d’opération ratée » parvenait au quotidien. Valéry, 48 ans, racontait « avoir tout senti » lors de son opération des ovaires.
Selon elle, l’anesthésie qui devait être générale ne l’a pas assez profondément endormie.
En conséquence, j’ai vécu une partie de l’opération. C’était l’horreur, un enfer ; j’ai hurlé. J’ai notamment ressenti la sonde urinaire, j’ai vécu le coup du bistouri au niveau du nombril, j’ai senti les “piqûres” du chirurgien à l’intérieur du ventre, un objet tournant…Une fois l’incision faite, j’ai ressenti un manque d’oxygène, comme si on m’étouffait…
La direction de l’hôpital soutient ses médecins
A l’heure actuelle, une enquête interne est en cours. Néanmoins, la direction générale de l’hôpital a tenu à réagir par le biais d’un communiqué. Dans ce dernier, il n’est pas question d’Alain mais seulement de Valéry.
La direction générale explique « qu’aucun des faits allégués par le témoignage rapporté n’a été établi. La situation relatée a donné lieu à quinze courriers successifs de l’intéressée faisant état de griefs différents, évolutifs et contradictoires. L’établissement dans une démarche d’accompagnement a proposé l’organisation de plusieurs rencontres, dont une médiation. Une fin de non-recevoir a été donnée par la patiente à ces propositions.«
Si les conclusions de cette enquête doivent être données à travers un « processus rigoureux et transparent, la Direction du Centre Hospitalier exprime dans ce contexte son plein soutien aux équipes médicales et paramédicales du bloc opératoire et ne saurait accepter que leur professionnalisme puisse être mis en cause sur la base de déclarations non vérifiées.«
La deuxième patiente envisagerait de porter plainte contre l’établissement.