Déserts médicaux : face à la pénurie, un maire veut interdire à ses administrés de tomber malade

Le maire d’Ychoux (Landes) a décider de prendre le problème à bras le corps. Alors que la commune va perdre ses deux médecins d’ici 2019, aucun successeur ne s’est encore présenté. Face à cela, le maire veut prendre un arrêté pour interdire à ses administrés de tomber malade.

Aucune solution aux déserts médicaux n’a encore été trouvée (ou prise) et les territoires concernés continuent de souffrir. Face à ce constat, le maire de la commune d’Ychoux, dans les Landes, qui va perdre ses deux médecins en 2019, a décidé de prendre un arrêté important. 

Il souhaite qu’il soit interdit de tomber malade dans sa commune ! Oui vous avez bien lu. Cependant, l’arrêté est très second degré et met en lumière une situation complexe et la réelle pénurie de médecins dans ces zones. 

Faire le buzz et attirer des médecins

En 2019, la commune de 2 300 habitants perdra ses deux médecins car ils partiront en retraite. Seulement, les prétendants à la reprise ne se précipitent pas. D’après le site SudOuest.fr , deux médecins auraient manifesté leur intérêt. Seulement, ces derniers étant algériens, ils doivent obtenir l’équivalence de leurs diplômes en France. Une procédure longue qui retarde d’autant leur installation. 

En attendant, le maire a décidé de faire passer un étonnant arrêté. Ce dernier doit interdire à ses administrés de tomber malade. Il explique cependant ne pas « penser que le préfet va l’accepter. » Loin d’être anecdotique, cet arrêté vise surtout à alerter les pouvoirs publics sur leur manque de réactions face aux déserts médicaux. 

Depuis une dizaine d’années, la commune multiplie les investissements avec la mise sur pieds d’un centre de santé, la construction d’un troisième cabinet médical mais aussi celle de logements pour de futurs médecins. En plus des deux remplacements, la commune espère aussi faire venir un 3e médecin. 

Par ailleurs, la commune a aussi fait part de ses demandes à l’Ordre des Médecins, aux facultés de médecins, aux hôpitaux de la région et même à Pôle Emploi. Pour le moment, aucun résultat. Le maire espère donc faire le buzz pour attirer ces médecins. 

Au printemps 2017, le maire de Laigneville dans l’Oise avait pris un arrêté municipal pour interdire à ses administrés de mourir. 

De même, en juillet dernier, le maire de Barneville-Carteret dans la Manche promettait aux médecins qui s’installerait de profiter d’un duplex de 140m² mais aussi de son bateau personnel. 

Une pratique de plus en plus commune qui en dit long sur les situations auxquelles sont confrontés les maires des déserts médicaux. 

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