François Hollande dévoile ce matin le contenu de son plan d’urgence pour l’emploi. Avant même que les moindres détails du plan ne soient connus, les grandes lignes de sa mesure phare interpellent.
De la poudre aux yeux pour réduire le chômage
La principale mesure mise en avant est la mise en place de 500 000 nouveaux accompagnements permettant aux chômeurs d’être formés pour retrouver un métier.
Cette mesure a tout l’air d’être un moyen de faire baisser artificiellement le chômage pour un temps limité. En effet, les personnes sans emploi mais en formation sortiront des catégories A (personnes sans emploi, tenues d’accomplir des actes positifs de recherche d’emploi) et B (personnes exerçant une activité de 78 heures maximum par mois, tenues d’accomplir des actes positifs de recherche d’emploi). Mais si des personnes formées ont plus de chances de retrouver un emploi, ce n’est pas avec une conjoncture toujours morose, malgré des signes de reprise, que ces personnes retrouveront nécessairement un emploi.
Un plan coûteux pour des résultats incertains
Le point important de ce plan tient aussi au fait qu’il devra être financé. François Hollande doit expliquer les modalités de financement ce matin mais plusieurs voix se sont élevées contre cette nouvelle dépense estimée 2 milliards d’euros. Michel Sapin a toutefois affirmé que cette dépense serait compensée par des économies dans d’autres domaines. Ces économies ne risquent pas d’avoir lieu dans les centres de formation dont la capacité à accueillir ces 500 000 nouveaux individus peut interroger.
Une urgence sans effet immédiat sur l’emploi
Le principe même de la formation est plutôt contraire avec le terme d’urgence. En effet, une formation est effectuée sur plusieurs mois, et l’impact d’un plan massif de formation sur l’emploi ne peut se mesurer immédiatement. De plus, rien ne permet d’affirmer que les personnes formées trouveront un emploi à la sortie de leur parcours.
Le Gouvernement, par la voix de Manuel Valls, espère toutefois que des résultats seront obtenus grâce à ce plan, le contraire aurait été étonnant.