Certains de nos lecteurs se souviennent peut-être qu’en 2016, la fédération Unsa de la sécurité privée (FMPS) avait quelque peu fait parler d’elle. Deux de ses principaux dirigeants – dont l’un était d’ailleurs également bien connu à la confédération – s’étaient en effet retrouvés au sein d’une malheureuse affaire de détournement de fonds, d’abus de biens sociaux et d’abus de confiance. Pour le dire vite – et bien – ils auraient eu, durant plusieurs années, la fâcheuse tendance à confondre la caisse de leur fédération avec leur porte-monnaie personnel – voir cet article détaillé de l’Express. Au total, ils auraient ainsi volé des centaines de milliers d’euros. L’usage du conditionnel s’impose encore aujourd’hui dans la mesure où l’affaire n’a toujours pas été jugée.
N’attendant pas que la justice donne son avis sur le cas d’espèce, l’Unsa vient de prendre une décision forte dans ce dossier. Hier, par le biais d’un communiqué de presse, la confédération a annoncé avoir exclut son ex-fédération de la sécurité privée. L’Unsa justifie cette décision en expliquant que “les pratiques de cette fédération, dont les 2 anciens dirigeants sont mis en examen pour soupçon d’abus de confiance dans une affaire non jugée à ce jour, sont contraires aux valeurs et principes de notre Union, repris dans la Charte Ethique, Solidaire et Financière votée au Conseil national des 20 et 21 septembre 2016 et intégrée dans le Règlement intérieur de l’UNSA”. Les esprits chagrins s’interrogeront, certes, sur le délai de réaction de l’Unsa.
Ce coup de balai étant effectué, la confédération affirme son intention de rester présente dans ce secteur économique de premier plan, en accueillant le cas échéant “les syndicats et sections syndicales jusqu’alors affiliés à la FMPS souhaitant rester à l’UNSA, comme tout nouveau syndicat ou toute nouvelle section syndicale”. “En conformité avec les valeurs et principes éthiques qui guident notre vision de la défense des intérêts des salariés” précise bien l’Unsa. Une précision qui n’est pas sans intérêt, dans la mesure où les dirigeants de l’ex-FMPS n’étaient évidemment pas arrivés de nulle part à la tête de l’organisation – l’un d’eux contrôlait ainsi le syndicat Unsa de Securitas.
Gageons que les anciens partenaires paritaires de l’ex-FMPS – dont les deux géants cités dans l’article de l’Express – apprécieront à leur juste mesure cette remise des choses dans le bon ordre.