Dans les sociétés d’assurance, la CFE-CGC fait le point sur son action

Cette publication provient du site du syndicat de salariés CFE-CGC.

Accord de branche, accord sur le courtage, clause de revoyure, siège des DRH pour obtenir des augmentations de salaire : la Fédération présidée par Francky Vincent met le paquet sur la rémunération dans l’assurance.

Si les DRH du monde de l’assurance pensaient profiter de la pause estivale, ils ont dû vite déchanter. Depuis plus de trois mois, la CFE-CGC leur colle aux basques pour améliorer le pouvoir d’achat des salariés. Le 28 juin, elle a signé l’accord de branche sur les salaires minimaux 2022 en l’assortissant d’une clause de revoyure obligatoire si le SMIC était revalorisé durant l’été. Comme il l’a été de 2,01 % au 1er août, cela a donné du grain à moudre au président de la Fédération CFE-CGC Assurance, Francky Vincent, et à ses équipes. Tout l’été, la machine à négocier a tourné à plein régime.

CLAUSES DE REVOYURE ET RENÉGOCIATIONS À TRÈS COURT TERME

Dans la branche du courtage, c’est dès le 13 juillet qu’un accord de revalorisation en cours d’année de la grille des salaires minima conventionnels a été conclu entre Planète CSCA, le syndicat patronal historique, et trois organisations syndicales dont la CFE-CGC. Ce texte contenait lui aussi une clause de revoyure, dispositif qui semble un invariant de la stratégie de la Fédération. Compte tenu de la vitesse de propagation de l’inflation, celle-ci veut pouvoir renégocier les acquis à très court terme : « Notre objectif est que, dans un maximum d’entreprises de l’assurance, de l’assistance et du courtage, les partenaires sociaux se remettent autour de la table d’ici l’automne pour parler des augmentations de salaires et des éléments périphériques de rémunération », expliquait Francky Vincent, fin août, aux Echos.

Les clauses de revoyure obtenues permettent ainsi de laisser le dossier salaire ouvert et de constater la réalité des chiffres de l’inflation pour s’en servir de levier dans les discussions suivantes. Avec l’objectif d’améliorer les déterminants du partage de la valeur, et en particulier de profiter de la loi pouvoir d’achat du 16 août 2022 pour mettre la pression sur les employeurs. « Cette loi nous donne de nombreuses possibilités de négociations dans les entreprises, sur la participation, l’intéressement, la prime de transport, la prime de partage de valeur », expliquait encore Francky Vincent au quotidien économique.

OUVRIR UNE GRANDE CONCERTATION SUR LES AUGMENTATIONS GÉNÉRALES

Résultat de la clause de revoyure de l’accord du 28 juin, les négociations sur la rémunération minimale de branche étaient de nouveau au programme fin septembre. En attendant, par un communiqué de presse du 29 août, la Fédération Assurance CFE-CGC avait enjoint les directions d’entreprises « d’ouvrir une grande concertation sur les augmentations générales, la prime de transport, le déblocage du plan d’épargne entreprise (PEE), la participation employeur, la clause de revoyure obligatoire, etc. »

Et elle mettait le patronat devant ses responsabilités en estimant que « dans cette situation difficile, il (devait) y avoir un geste des entreprises pour une redistribution des richesses équitable. Lors de la période Covid, les salariés ont été présents pour l’entreprise. Aujourd’hui, il est grand temps de leur rendre la pareille ! »

L’occasion aussi de rappeler que les négociations annuelles obligatoires (NAO) n’ont pas été à la hauteur des attentes des salariés et que le mécontentement ne fait que grandir dans les entreprises. « Les tensions sont dues au fait que les augmentations collectives sont de plus en plus bannies dans le monde de l’assurance, mais aussi la conséquence de la non-redistribution des richesses », analyse le président de la Fédération.

PLUSIEURS GRANDS ASSUREURS DESSERRENT LES CORDONS DE LA BOURSE

La CFE-CGC Assurance a donc demandé à chaque dirigeant d’entreprise d’être responsable et d’accepter des clauses de revoyure vis-à-vis des NAO de début d’exercice. Ce qui a contribué à pousser un certain nombre d’assureurs à desserrer les cordons de la bourse : Groupama-Gan, Matmut, Macif (où une prime de 1 500 euros a été attribuée, constituant une « première dans le groupe », comme s’en est félicité Mickaël Duc, délégué syndical CFE-CGC).

On peut citer également le cas du GAN où une négociation devait débuter le 12 septembre et pour laquelle la CFE-CGC avait écrit à la directrice des ressources humaines, le 29 août, en ces termes : « Augmentation des produits manufacturés, des prix de l’alimentation, des services, de l’énergie : ces problématiques, vous les connaissez. C’est notre environnement économique de ces derniers mois. Les Français et les salariés du groupe les subissent. La CFE-CGC de Groupama Gan vous demande d’ouvrir à la rentrée une grande concertation avec les partenaires sociaux. » Série en cours et résultats à venir.

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