Dans la coiffure comme dans bien d’autres branches d’activité, l’heure est actuellement aux négociations salariales. L’enjeu est d’autant plus important que l’inflation atteint cette année un niveau nettement plus élevé qu’à l’accoutumée.
La coiffure ne compte pas parmi les professions qui se distinguent par une grille salariale conventionnelle généreuse. Comme les organisations salariales de la branche le soulignent dans un communiqué unitaire, les minima salariaux de la coiffure sont souvent synonymes de SMIC. “33% des salariés de la branche ont directement bénéficié de la revalorisation du Smic au 1er janvier 2020 et 21% des salaires mensuels de la branche sont inférieurs à 1,05 Smic, contre 5% dans l’ensemble des branches (source DARES 8 octobre 2021)”. Cette situation n’a pas été améliorée par le fait qu’aucun accord salarial conventionnel n’a été signé dans la coiffure depuis 2018.
Dans une telle configuration, comme on l’imagine aisément, les représentants des salariés de la coiffure attendent beaucoup de la négociation salariale 2022. Hélas pour eux, la représentation patronale de la profession n’appréhende pas les choses de la même manière. “La dernière proposition patronale en séance est de 0,2% au-dessus du SMIC, très loin des enjeux actuels, et ce avec une inflation cumulée de 5,2% depuis 2018” dénoncent les organisations salariales de la coiffure, qui jugent que cette situation explique largement le manque d’attractivité de la profession : “En 8 ans, ce sont près de 6000 salarié(e)s qui ont quitté la branche de la coiffure faute d’une reconnaissance professionnelle suffisante”.
Pour le moins remontes contre l’attitude patronale, les négociateurs salariaux de la branche ont pris la décision de suspendre leur participation aux travaux paritaires tant que le patronat ne reviendrait pas avec des propositions salariales plus ambitieuses. : “L’intersyndicale a décidé de suspendre toutes les négociations actuelles tant qu’aucune proposition acceptable et décente de hausse des salaires ne sera mise sur la table par les employeurs”. Plus encore, un regain de conflictualité sociale n’est pas exclu : “Si aucune avancée sérieuse n’est constatée, les organisations syndicales n’excluent pas d’appeler les salariés à la grève pour obtenir une juste reconnaissance de leur travail”.
Dans le cas d’une profession à l’activité non délocalisable, l’attitude du patronat n’apparaît, certes, pas évidente à saisir d’emblée.