Cette publication qui concerne la CCN de l’édition (IDCC 2121) est issue du site Actualitté.
Après plusieurs années de blocage — le dernier avenant sur le sujet remontait à 2014 —, les minima conventionnels dans l’édition ont évolué. Les négociations ont débouché sur l’adoption de l’avenant n°13 du 20 juillet 2018 à la Convention collective nationale de l’édition du 14 janvier 2000. Le Syndicat national de l’édition, côté patronat, se félicite des revalorisations.
Dans un « Flash social » réservé à ses adhérents, le Syndicat national de l’édition se félicite d’« une revalorisation globale à la hausse des barèmes de salaires minima de 3 % au total » après l’adoption de l’avenant n°13 à la convention collective de l’édition, lequel concerne justement les salaires minimums en vigueur au sein de la branche.
« Cette revalorisation de 3 % au total (différenciée selon les niveaux de classification) produira des effets sur les salaires réels uniquement dans le cas où ceux-ci seraient inférieurs aux minima ainsi déterminés. La revalorisation interviendra au 1er septembre 2018 », précise le Syndicat national de l’édition dans son document.
Outre la revalorisation du salaire d’entrée, qui dépasse à présent le SMIC de quelques euros, cela signifie que « [l]a rémunération d’un(e) nouvel(le) embauché(e) ne pourra donc être inférieure aux montants indiqués dans la 1ère colonne de la grille intitulée “minima seuil d’entrée” », comme l’indique le syndicat patronal.
Enfin, les catégories agents de maîtrise et techniciens sont fusionnées, comme nous l’avions indiqué dans un précédent article, ce qui aboutit sur une revalorisation des salaires des agents de maîtrise.
Un dialogue social délicat
Malgré le ton très positif du « Flash social » du SNE, l’ambiance est loin d’être au beau fixe entre les partenaires sociaux, et l’avenant n° 13 n’a pas vraiment convaincu l’ensemble des partenaires, en dépit de son adoption. La CFDT, syndicat majoritaire dans l’édition, a décidé de signer l’avenant, facilitant ainsi son adoption, mais remarque que la revalorisation des minimas n’est pas à la hauteur pour faire progresser la grille.
« Pour les cadres, les minimas ne sont pas satisfaisants », signalait ainsi la CFDT. « Les minimas d’entrée ont été revalorisés, avec 1927 € contre 1887 € pour l’échelon C1A, mais revalorisation des minimas à l’ancienneté, alors que les cadres constituent le cœur de métier de l’édition. C’est notre prochain combat. » Par ailleurs, le syndicat déplorait la réticence des employeurs à revaloriser annuellement les salaires.
La Filpac-CGT, de son côté, a refusé de signer l’accord, considérant que les propositions du SNE n’étaient pas du tout satisfaisantes. Le syndicat précisait qu’il craignait un manque d’attractivité de la filière édition, qui nécessite des formations de plus en plus longues pour des salaires d’entrée décevants.
Rappelons enfin que les négociations autour de cette revalorisation ont été effectuées sous le contrôle et la tutelle d’un représentant du ministère du Travail, envoyé pour améliorer le dialogue social après plusieurs années d’interruption…
Nous publions ci-dessous l’avenant n° 13 à l’état de projet, le SNE n’ayant pas encore donné suite à nos demandes d’accès au document final.