L’autoritarisme d’Agnès Buzyn est apparu notamment au moment de l’affaire de la vaccination obligatoire, où ses promesses de modération se sont transformées en une obligation pure et simple et sans prise en compte des scepticismes alternatifs. Ses dernières déclarations sur la hausse des tarifs des complémentaires santé confirment la faible appétence de la ministre pour l’économie de marché.
L‘autoritarisme d’Agnès Buzyn apparaît chaque fois de façon plus claire. Alors que ses interlocuteurs s’accordent à lui reconnaître une faible compréhension des problèmes liés à l’économie de la santé et de la protection sociale, l’approche qu’elle y déploie manifeste son peu de goût pour les principes du marché et de la libre concurrence.
L’autoritarisme d’Agnès Buzyn et l’économie administrée
Ainsi, alors que le président de la FNMF a annoncé une hausse des tarifs dans la mutualité, la ministre s’est étonnée que celle-ci ne soit pas discutée préalablement avec le gouvernement. Voilà une remarque qui trahit une ignorance profonde des mécanismes à l’oeuvre dans l’univers de la complémentaire santé.
En effet, cette hausse des tarifs n’est certainement pas décidée par le président de la FNMF. L’intéressé pourrait d’ailleurs passer le temps qu’il veut à négocier les prix avec le gouvernement, comme au bon vieux des économies administrées, on voit mal de quelle autorité il disposerait sur ses adhérents pour les empêcher d’augmenter leurs tarifs.
La remarque d’Agnès Buzyn montre qu’elle n’a absolument rien compris à la liberté mutualiste, et encore moins à la liberté de choix des adhérents et des assurés. Si ceux-ci contestent la hausse des cotisations, ils ont la liberté de résilier leur contrat et de choisir un autre assureur. Manifestement, Agnès Buzyn est incapable de comprendre que tout, dans la vie, ne se résume aux principes monopolistiques de la sécurité sociale et à ses déviances en matière de tarifs et de déficits.
La ministre de la Santé comprend-elle l’impact de ses décisions?
Au-delà de cet acte manqué qui trahit le vide sidéral de cette ministre issue de la société civile en matière économique, on regrettera l’aveu qu’elle commet sur l’impact de ses décisions.
Rappelons en effet que le gouvernement vient de décider une augmentation de 11% du forfait hospitalier (qui passe de 18 à 20 euros). Cette décision, qui fait le beurre des hôpitaux et de la sécurité sociale, est une charge nouvelle et non négociée pour les complémentaires santé. Celles-ci voient en effet leur poste “remboursement hospitalier” augmenter mécaniquement de 11%.
La ministre, qui s’est déjà répandue sur les frais de gestion des complémentaires santé, imagine probablement que les organismes complémentaires détiennent un magot tombé du ciel, qui n’est en rien lié aux charges qu’ils doivent rembourser. Elle imagine aussi, sans doute, que l’augmentation du forfait hospitalier qu’elle a décidé unilatéralement, ne doit pas être payé par les personnes hospitalisées. On imagine volontiers que des fonctionnaires de la direction de la sécurité sociale lui ont expliqué que la santé était gratuite pour les personnes soignées, et que le financement des soins venait d’une machine obscure ou d’un saint-esprit céleste.
Eh bien non, madame la ministre! la santé est payée par les assurés sociaux, et toute augmentation des tarifs dans les hôpitaux est, au final, payée par les personnes hospitalisées. Lorsqu’elles ne le paient pas directement, l’augmentation de la charge est récupéré sur le tarif de leur complémentaire santé.
En revanche, le fait qu’une ministre semble l’ignorer en dit long sur le mur que les aficionados de la sécurité sociale à tout crin nous préparent.