Barémisation des indemnités: du simple projet à sa concrétisation

La barémisation des indemnités prud’homales est une idée qui a fait son chemin. Cette mesure est prévue depuis plusieurs mois dans le projet de la loi Macron. 

Mais ce mardi 9 juin 2015, à l’occasion de la conférence pour l’emploi dans les TPE-PME, Manuel Valls a confirmé que ces indemnités seront encadrées par un plancher et un plafond. D’ailleurs, il a précisé que ces plafonds varieraient selon la taille de l’entreprise et l’ancienneté des salariés. 

Par ailleurs, la Commission spéciale a voté la nouvelle version de la loi Macron ce jeudi 11 juin. Elle a notamment adopté l’amendement prévoyant le barème indicatif des indemnités accordées par les prud’hommes aux salariés licenciés sans cause réelle et sérieuse. 

Néanmoins, les députés n’ont pas hésité à réformer en profondeur le barème proposé par le Gouvernement. 

 

La barémisation revue par les députés

Il y a quelques jours, le Gouvernement avait dévoilé le dispositif pour plafonner les indemnités prud’homales. 

En Commission spéciale, les députés ont validé le principe du plafonnement des indemnités. Toutefois, ils ont retouché le dispositif initialement prévu. 

Comme le montre le tableau ci dessous, de nombreuses modifications ont été apportées par sous-amendements, essentiellement en faveur des salariés licenciés. 

 

 

 

Tout d’abord, les députés ont ajouté un nouveau seuil concernant les entreprises de plus de 300 salariés. Ainsi, le barème distingue 3 types d’entreprises: celles de moins de 20 salariés, celles comprenant entre 20 entre 299 ainsi que celles de plus de 300 salariés. 

De plus, le seuil de 15 ans d’ancienneté pour bénéficier des indemnités les plus importantes a été abaissé à 10 ans. Par conséquent, les plafonds diffèrent selon que le salarié ait moins de 2 ans d’ancienneté, entre 2 ans et 10 ans ou encore plus de 10 ans d’ancienneté. 

Enfin, de nombreux planchers et plafonds ont été modifiés et revus à la hausse. Finalement, l’indemnité accordée par le juge prud’homal pourra aller jusqu’à 27 mois de salaire dans les entreprises de plus de 300 salariés après 10 ans d’ancienneté. 

Autre changement: les députés ont décidé de supprimer la disposition qui énonçait que l’absence de lettre de licenciement ou de motifs privait, à elle seule, le licenciement de cause réelle et sérieuse. 

 

 

La barémisation inapplicable dans certains cas

Le Premier Ministre avait annoncé dès mardi dernier que les « atteintes graves au droit du travail » ne seraient pas concernées par ce dispositif, notamment en cas de harcèlement ou de discrimination au travail. 

Par ailleurs, plusieurs autres types de licenciement resteront hors du champ de ce barème comme les licenciements des femmes enceintes, des salariés protégés, de grévistes, de salariés en maladie professionnelle, etc. 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer
Lire plus

Arrêts maladie et congés : la Cour donne raison aux salariés sur le report et le calcul des heures sup

Une nouvelle étape est franchie dans la construction jurisprudentielle. Depuis plusieurs années, la Cour de cassation rapproche le droit français du standard européen en matière de congés payés. Après les arrêts récents sur l’acquisition de congés pendant l’arrêt maladie ou l’impossibilité de subordonner ce droit à une condition de travail effectif, la Cour franchit une nouvelle étape logique en reconnaissant le droit au report des congés en cas de maladie survenant pendant leur prise. Le même jour, la Cour en...

Une cessation de fonction au sein du cabinet de Yannick Neuder

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui, acte une cessation de fonctions au sein du cabinet de Yannick Neuder, ministre chargé de la santé et de l’accès aux soins, auprès de la ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles. À compter du 15 septembre 2025, Arnaud Guinier quitte ses fonctions de chef de cabinet auprès de Yannick Neuder. Retrouvez l'...
Lire plus

RGPD et données pseudonymisées : le juge européen consacre l’obligation initiale de transparence

La Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a rendu, le 4 septembre 2025, une décision fondamentale qui épingle l'un des organes de l'UE. Le juge européen tranche un point de friction majeur dans l'application du Règlement général sur la protection des données (RGPD) : le statut juridique des données pseudonymisées lorsqu'elles sont transmises à un tiers. La question était de savoir si le...