Cet article provient du site du syndicat de salariés CFDT.
Après une année 2019 marquée par une hausse de 16 % des contrats signés, portant à 491 000 le nombre d’apprentis, les entrées en apprentissage risquent de ralentir brutalement.
« Nous pourrions constater une baisse de 30 % à 50 % du nombre de contrats signés », estime la secrétaire confédérale Michèle Perrin. La CFDT propose donc sept mesures à mettre en œuvre dès le mois de juin. En tout premier lieu, une aide d’État complémentaire doit être apportée aux petites entreprises, signataires de 70 % des contrats d’apprentissage. Cette aide, qui peut être « très forte la première année et dégressive sur l’ensemble du parcours d’apprentissage », ciblerait les entreprises de moins de 50 salariés.
Un sujet à aborder dans le cadre du dialogue social
La CFDT souhaite qu’elle soit conditionnée à un accord de branche visant à définir la stratégie sectorielle de relance de l’apprentissage et les engagements de recrutement par les employeurs. La fonction publique, notamment territoriale, doit davantage recourir à l’apprentissage, et la CFDT propose que le sujet de son financement soit abordé dans le cadre du dialogue social.
Un plan de relance ne saurait faire l’impasse sur l’accompagnement des jeunes, plus indispensable que jamais. « Plus de 50 % des jeunes trouvent un employeur grâce à leur réseau familial et professionnel, surtout dans les catégories socioprofessionnelles les plus favorisées ; les autres n’y parviennent que s’ils sont accompagnés, souligne Michèle Perrin. Les CFA doivent renforcer leur accompagnement. » La collecte des offres et l’information auprès des jeunes candidats est un sujet majeur. Le portail #DémarreTaStory, mis en place par le ministère du Travail, qui propose les offres d’alternance, devrait être davantage utilisé et médiatisé. Pour aider les jeunes à suivre les formations à distance organisées par les CFA, des lieux de coworking équipés de matériel informatique pourraient être créés, qui bénéficieraient également aux demandeurs d’emploi et télétravailleurs. Pour la CFDT, les CFA qui risquent d’être fortement impactés par la crise, doivent être soutenus. Au-delà de ces mesures d’urgence, la CFDT revendique une gouvernance quadripartite (État, région, syndicats et patronat) du futur plan de relance de l’apprentissage, afin de coordonner les logiques nationales, régionales et sectorielles. À quelques mois de la rentrée dans les CFA, la mobilisation de tous est nécessaire.