A la MSA, la question des salaires ne semble pas réglée

Ce communiqué a été diffusé par le syndicat de salariés FO.

A l’appel de FO et de trois autres organisations, les salariés de la Mutualité sociale agricole (MSA) ont débrayé une troisième fois, le 17 mars, pour protester contre la baisse de leur pouvoir d’achat, évaluée à 9% depuis 2017. Le cabinet du ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, qui a reçu l’intersyndicale, renvoie toute revalorisation… à la concrétisation de l’annonce faite mi-mars par l’exécutif d’un dégel du point d’indice des fonctionnaires à l’été.

 L’incapacité à prendre en compte les demandes des salariés du réseau MSA est intolérable !. Anita Passannante, déléguée nationale FO du deuxième régime de protection sociale, ne décolère pas depuis que l’intersyndicale constituée par FO et trois autres organisations a été reçue le 17 mars par le cabinet du ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation. En cette troisième journée de mobilisation nationale depuis l’ouverture des négociations annuelles obligatoires (NAO) en décembre dernier à la MSA, l’occasion était enfin donnée aux organisations syndicales d’expliquer à ce ministère de tutelle les attentes des 15 162 salariés du (couvrant 5,2 millions de salariés et exploitants agricoles).

Urgence salariale

Des attentes urgentes, et pleinement légitimes. Le pouvoir d’achat a baissé de 9% depuis 2017, sous l’effet cumulé du blocage de la valeur du point d’indice (qui sert de base de calcul à la rémunération, NDLR) et du contexte d’inflation élevé depuis 2021, précise la militante FO. Conséquence logique, les salaires ont décroché. 10% des salariés perçoivent, chaque mois, un différentiel de salaire pour atteindre le Smic. Les salaires conventionnels pour le niveau 1, et même jusqu’au niveau 2 échelon 1, sont tous inférieurs au montant du salaire minimum légal. Sur la totalité des salariés, plus de 60% étaient éligibles à l’indemnité inflation, énumère Anita Passannante.

Dans ce contexte, FO MSA revendique une augmentation de la valeur du point de 9% a minima, ce qui ne serait qu’un rattrapage du pouvoir d’achat perdu. FO réclame également une révision des dispositions de la convention collective qui porterait la rémunération minimale conventionnelle à un niveau au moins équivalent au Smic.

FO demande l’arrêt des suppressions de postes

L’arrêt des suppressions de postes est la seconde revendication FO, alors que les coupes drastiques dans les effectifs, assorties d’une réduction des moyens, se poursuivent et dégradent continûment les conditions de travail dans le réseau des caisses de MSA. Après que la convention d’objectifs et de moyens (COG) 2016-2020 a supprimé 1 300 équivalents temps-plein (ETP) et baissé les dépenses de fonctionnement de 15%, la COG 2021-2025, en cours de signature avec l’État, prolonge la tendance. Elle prévoit la disparition de 750 nouveaux ETP, le transfert de 250 autres ETP vers des activités autofinancées de la MSA, ainsi qu’une diminution de 5% par an des budgets de fonctionnement jusqu’en 2025.

 Sur les quinze dernières années, les COG successives ont fait baisser les effectifs de 25%, soit 4.512 ETP de moins. Les salariés sont continuellement utilisés comme variable d’ajustement, appuie Anita Passannante, pour qui la préservation de l’emploi garantit la continuité des missions de service public.  Les salariés de la MSA, qui sont attachés à un service rendu de qualité, n’en peuvent plus d’être en permanence surchargés de travail, et contraints d’agir dans l’urgence.

Prochaine CPPNI le 30 mars

Pour autant, le cabinet du ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, s’il a bien reconnu le plein engagement des salariés de la MSA, ne s’est engagé sur rien. Il a confirmé aux organisations syndicales qu’il n’y pas d’enveloppe prévue pour des augmentations salariales dans le cadre de la COG 2021-2025 en cours de signature avec l’État, et qu’il n’y en aura pas. Il nous a dit que la revalorisation de la valeur du point en MSA n’est pas à l’ordre du jour actuellement, dénonce la militante FO.

Toute éventuelle évolution salariale est renvoyée à moyen terme, et à la concrétisation de l’annonce faite le 14 mars par l’exécutif d’un dégel du point d’indice des fonctionnaires d’ici la fin de l’été. Le cabinet a précisé qu’il nous faudrait, une fois le point d’indice des fonctionnaires dégelé, attendre l’issue des négociations salariales dans le régime général de sécurité sociale. Si ces négociations aboutissaient à une hausse affective de la valeur du point dans le régime général, nous pourrions, après, potentiellement obtenir une hausse du même montant de la valeur du point en MSA, explique la déléguée nationale FO de la MSA. En clair, nous passons après….

Des réponses inacceptables pour FO. A l’offensive avec l’intersyndicale, le syndicat compte maintenir la pression sur la FNEMSA (Fédération nationale des employeurs en MSA) et ce, dès la commission paritaire permanente de négociation et d’interprétation (CPPNI) sur les salaires, prévue le 30 mars prochain.

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