Le phénomène de désertification médicale en France ne semble pas faire de pause. Certains établissements sont obligés de faire avec les moyens du bord, quand d’autres ont recours aux médecins étrangers. Seulement, ces derniers sont de plus en plus réticents à s’installer en France !
Elle était la solution miracle que certains aimaient brandir à tout-va : “contre la désertification médicale qui sévit en France, il fallait engager plus de médecins étrangers.” Mais le malaise est plus complexe qu’il n’y parait puisque même ces derniers refusent de s’installer sur le territoire.
“Comptez sur moi, je viendrai avec vous aux vœux”
La pilule a encore du mal à passer pour Jacky Vivier, maire de la petite commune de Bourth dans l’Eure qui comptait moins de 1 300 habitants en 2014.
Le site legeneraliste.fr précise que le maire était à la recherche d’un médecin généraliste pour la maison de santé de la commune. Après s’être heurté à plusieurs refus de médecins nationaux, son choix se porte sur une praticienne anglaise qui a fini par se rétracter, préférant travailler en Angleterre alors même qu’elle avait confirmé sa venue au maire : “Comptez sur moi, je viendrai avec vous aux vœux“.
Aujourd’hui, Jacky Vivier ne peut que confier son embarras :
Les candidats potentiels ne courent pas les rues. Il y a très peu de médecins français libres pour reprendre nos cabinets. J’ai écrit à tous les élus. Ils me répondent “il faut absolument qu’on fasse quelque chose” mais leur seule solution est de poser la première pierre de maisons médicales où personne n’exerce.
De l’urgence de trouver une solution durable
En octobre dernier, la DREES rapportait que le nombre de médecins exerçant en France tout en ayant eu un diplôme à l’étranger était de plus en plus important.
Au 1er janvier, ils étaient 285 840 recensés par le Conseil National de l’Ordre des médecins. Pour autant, si ce nombre était en augmentation de près de 2% par rapport à 2015, on voit qu’il ne suffit pas à régler le problème. Ces derniers préfèrent, à l’image de leurs homologues hexagonaux, s’installer près des grandes villes ou des côtes du pays.
L’une des premières pistes à étudier serait sur le développement de la médecine libérale car seulement 25% des médecins étrangers exercent sous ce régime.
En attendant une réelle réflexion sur le sujet et une prise de position forte et assumée du gouvernement, la situation ne fera que se dégrader et les déserts médicaux ne feront que s’étendre. A bon entendeur…