A la CGT, contre l’appel des généraux, on veut syndiquer les bidasses

Dans le concert des réactions à l’appel des gradés militaires à un “retour de l’honneur de nos gouvernants”, celle de la CGT n’a pas été la plus remarquée. Il n’est pourtant pas anodin qu’une grande confédération syndicale se prononce sur un tel sujet.

Rappelant les tenants et aboutissants de l’affaire suscitée par cette affaire, les dirigeants de la CGT jugent que “cette menace publique de putsch revêt un caractère d’une exceptionnelle gravité”. “Les forces armées ont un rôle de défense et de maintien de la paix et ne doivent, en aucun cas, intervenir dans la vie politique” se justifie la CGT, qui en profite pour dénoncer l’attitude anti-républicaine selon elle de Marine le Pen : “La réaction de la présidente du RN [qui a soutenu l’appel et a invité ses signataires à se joindre à elle, ndlr] confirme d’ailleurs combien son idéologie est antinomique des fondements de notre République”. 

Forte de sa dénonciation de l’attitude des militaires et de Mme le Pen, la direction de la CGT demande l’ouverture d’une “enquête” au sujet de l’appel – et, noteront les esprits malicieux, sans même attendre les résultats de cette dernière, l’engagement de “procédures” contre les accusés. “Les autorités exécutives et judiciaires doivent d’urgence diligenter les enquêtes et procédures qui s’imposent concernant ce réseau subversif d’extrême droite, ses possibles ramifications au sein des forces armées et ses liens avec des forces politiques, au premier rang desquelles le Rassemblement national” revendique la CGT. 

Enfin, n’hésitant pas à chausser les bottes kaki des pioupious, le général Martinez profite de cette affaire pour réaffirmer sa volonté de mettre son nez dans les affaires de la Grande Muette. “La CGT souligne, à ce propos, que le Conseil supérieur de la réserve militaire, au sein duquel elle siège, n’est plus réuni à la fréquence prévue par les textes. Il s’agit pourtant d’un lieu essentiel d’intervention citoyenne et de l’indispensable lien Armée-Nation. C’est à ce même titre que la CGT se prononce pour que le droit à la syndicalisation dans un cadre confédéré soit reconnu pour les militaires” proclame-t-il. En somme, la CGT veut finalement bien que les bidasses sortent des casernes, mais à la condition qu’ils soient organisés derrière des banderoles syndicales. 

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