Les derniers chiffres du chômage sont mauvais, ce qui n’a pas manqué de faire réagir les différentes organisations syndicales.
La CFDT se dit préoccupée et rappelle son ambition d’aider les personnes sans emploi en dénonçant la fin des contrats aidés :
Les chiffres du chômage publiés ce soir montrent une nouvelle augmentation préoccupante du nombre de demandeurs d’emploi, de tous âges et dans toutes les catégories.
La reprise économique est donc loin de bénéficier à tous, et en particulier aux personnes les plus éloignées de l’emploi.
Pour la CFDT, l’annonce d’une baisse très forte et brutale du nombre de contrats aidés pour l’année 2017 arrive donc complètement à contretemps, compte tenu du niveau toujours élevé du chômage, notamment de longue durée.
Contrairement au gouvernement qui fustige l’efficacité de ces contrats et de leur coût, la CFDT affirme qu’ils sont indispensables pour les plus précaires et les personnes en difficulté d’insertion professionnelle, notamment les jeunes, à condition qu’ils accèdent effectivement à une formation et un accompagnement personnalisé.
Les contrats « emplois d’avenir » pour les jeunes, du fait de leur longue durée et de la formation effective obligatoire, ont montré leur efficacité : 58% des jeunes qui sont allés au bout des 3 années de contrat occupent un emploi six mois après.
La reprise économique, si elle se confirme, ne sera durable que si on prend aussi en compte l’enjeu majeur de cohésion sociale, et les personnes derrière les chiffres.
Les syndicats FO et CGT dénoncent de leur côté la précarité en pointant du doigt l’inefficacité de la flexibilisation du droit du travail. La CGT rappelle pour sa part la tenue de la manifestation qui aura lieu le 12 septembre prochain.
Le communiqué de FO :
Les chiffres du nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en juillet 2017 viennent de paraître.
Au total, pour toute la France —DROM incluses— et toutes catégories confondues (A, B, C, D et E), on recense ce mois 6 665 300 personnes inscrites à Pôle emploi. Contrairement aux effets d’annonce, les inscrits dans les seules catégories A, B et C continuent d’augmenter, que ce soit en tendance mensuelle (+1%), trimestrielle (+1,5%) ou annuelle (+3%). Ces chiffres augmentent significativement chez les jeunes salariés (+2,6% sur un mois) et les seniors (+0,5% sur un mois et +6,3% sur un an), traditionnellement premiers bénéficiaires des contrats aidés.
Le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A (tenus de rechercher un emploi et sans activité) augmente sur le mois (+1%) comme sur l’année (+0,1%). Les femmes (+0,8% sur le mois et +2% sur l’année) et les plus de 50 ans (+0,3% sur le mois et +3,4% sur l’année) sont les plus touchés.
Par ailleurs, le nombre d’inscrits en activité réduite (catégorie B : – 78 heures travaillées dans le mois – catégorie C : +78 heures travaillées dans le mois) poursuit sa dramatique augmentation (+23 900 personnes en un mois !), signe d’une précarisation continue au travail. Au total, ce sont 2 103 300 personnes qui sont en activité réduite, le plus souvent subie.
Même la Commission européenne, dans son rapport annuel d’août 2017, confirme que le travail à temps partiel n’a pas reflué, et que le chômage de longue durée (44,3% des inscrits à Pôle emploi) reste un défi important !
Ces mauvais chiffres confirment l’échec des réformes qui flexibilisent les droits des salariés sans contreparties sur le terrain social. Ils attestent aussi de l’impérieuse nécessité de conserver des contrats aidés de qualité, qui favorisent l’insertion professionnelle dans l’emploi.
Celui de la CGT :
Les chiffres du chômage du mois de juillet ne sont toujours pas meilleurs que les précédents :
– la catégorie « A » progresse de 1 %, soit 34900 chômeurs de plus qu’au mois de juin ;
– les catégories « B et C » augmentent de 164774 demandeurs d’emploi, soit + 8.5% en un an.
On ne peut donc que constater l’augmentation du nombre de travailleurs précaires dans la population des salariés en France.
En prenant exemple sur nos voisins allemands ou anglais, nous ne devions que prendre le même chemin.
La baisse du chômage en Allemagne a fait progresser la précarité et c’est aujourd’hui 13.8 millions de travailleurs allemands qui sont en bas de l’échelle, avec des contrats de moins de 20 heures. On retrouve ces travailleurs dans les CDD, les travailleurs indépendants, les intérimaires ou les mini jobs. De plus, les niveaux de revenus sont en baisse et les précaires sont condamnés à la pauvreté.
En Angleterre, les contrats « 0 heure », qui ne garantissent pas le nombre d’heures de travail, font un tabac : leur nombre a été multiplié par 4 en 3 ans et les salaires sont en baisse de 0.5% sur un an dans le pays. Ces travailleurs précaires n’étant pas organisés, ces systèmes poursuivront sur leur lancée cette mise de côté des plus fragiles.
Si nous acceptons que nos gouvernements continuent selon ces modèles, nous serons dans les mêmes situations où la précarité est sera la règle.
Nous avons déjà 18 millions de personnes (si l’on totalise les 6 catégories de demandeurs d’emploi, les non-inscrits à Pôle emploi et les temps partiels subis) à la recherche d’un emploi qui leur corresponde.
Il est donc plus que nécessaire de favoriser l’emploi à temps plein, afin que nous ne sombrions pas dans la pauvreté absolue comme le souhaitent le Medef et tous ces politiques assoiffés de pouvoir. Le 12 septembre est le rendez-vous à ne pas manquer. Chacun doit se mobiliser dans son entreprise et se retrouver dans la rue, avec la CGT, afin de mettre fin à ce scenario du pire écrit par Macron, Gattaz et leurs soutiens.