La grève en France, une tradition qui se perd

Les français seraient-ils moins contestataires ? C’est ce que semble montrer la dernière étude de la Dares. De 2014 à 2015, le taux d’entreprises touchées par des grèves est passé de 1,4% à 1,3%. Mais c’est surtout le nombre de jours qui a fortement diminué, passant de 81 à 69.  

C‘est une rengaine que l’on ne connait que trop bien. ” Les français sont les champions incontestés de la grève.” Malheureusement, ce n’est pas aujourd’hui que l’on pourra donner tort à nos voisins. Cependant, on pourra arguer que moins d’entreprises sont touchées, et que les grèves sont moins intenses. 

La grève en déclin progressif en France

L’année 2015 a été marquée par trois grandes journées de manifestation. On parle d’abord du 9 avril contre l’austérité ; le 25 juin qui a regroupé plusieurs actions, en particulier portant sur la hausse de salaires et l’amélioration des conditions de travail, la fronde des taxis contre l’application Uberpop ; enfin le 8 octobre a donné lieu à une mobilisation importante contre la loi réformant le code du travail du 6 août 2015.  

Pour autant, la DARES dénombre moins d’entreprises touchées par les grèves. Ainsi, le taux est passé de 1,4% en 2014 à 1,3% en 2015. Cette diminution s’accompagne aussi par une baisse du nombre de jours moyens de grèves, qui passe de 81 à 69. 

Attention, les chiffres sont trompeurs !

Vous aussi vous y avez cru ? Evidemment la nouvelle était trop belle pour être vraie. Lorsque l’on se penche un peu plus en profondeur dans cette étude, on peut observer que ces chiffres varient énormément suivant la taille des entreprises. Concrètement, le nombre d’entreprises ayant connu une grève a bien diminué de moitié pour les groupes de 10 à 49 salariés. Mais au-delà, de 2014 à 2015, le nombre d’entreprises ayant connu une grève n’a fait qu’augmenter. Pire, la barre symbolique des 30% d’entreprises de plus de 500 salariés ayant connu une grève a été dépassée (30,6% exactement). 

Le nombre d’entreprises connaissant des grèves augmente donc légèrement, ce qui contrebalance la diminution globale du nombre de jours moyens de grèves. 

Une petite comparaison avec nos voisins européens. D’après l’étude allemande de l’institut des sciences économiques et sociales Hans Böckler de 2015, la France a compté 139 temps d’arrêts de moyenne entre 2005 et 2013. Seul le Danemark rivalise avec 135. De leurs côtés, les allemands n’en comptent que 16. Pour ceux qui douteraient de l’impartialité de cette dernière, nous vous proposons aussi l’étude néerlandaise du bureau central des statistiques de 2015, qui place aussi la France loin devant tous ses concurrents européens en matière de jours non-travaillés.  

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