Serge Lavagna (CFE-CGC) : “La CFE-CGC ne souhaite pas que la disparition d’un régime de retraite distinct soit le début de la fin des « cadres ».”

Serge Lavagna, qui négocie l’avenir des régimes de retraite complémentaire au nom de la CFE-CGC, a accepté de répondre à nos questions à ce sujet. 

 

 

1) La négociation retraite complémentaire a débuté cette semaine. La CGC imagine-t-elle signer un texte ?

 

La CFE-CGC est une organisation réformiste qui aborde les négociations avec l’intention de conclure un accord. Bien évidemment il arrive que nous ne signions pas. C’est le cas lorsque le projet est déséquilibré. Concernant les retraites complémentaires, compte tenu de la situation déficitaire des régimes, la CFE-CGC considère qu’il faut agir à la fois sur les ressources et sur les dépenses. Accroître les ressources c’est solliciter les salariés et les entreprises, agir sur les dépenses, c’est toucher les retraités. La CFE-CGC ne sera signataire d’un accord que si les efforts sont équitablement répartis entre tous les concernés. 

2) Que pensez-vous de la fusion de l’AGIRC et de l’ARRCO ?

La fusion Agirc-Arrco ne résoud en elle-même aucun problème. Les deux régimes sont déficitaires, ce n’est pas en additionnant deux déficits que l’on parviendra à l’équilibre. Par ailleurs, l’affiliation à l’Agirc est un marqueur fort du statut de “Cadre”. La CFE-CGC ne souhaite pas que la disparition d’un régime de retraite distinct soit le début de la fin des “cadres”. 

 

3) Que propose la CGC pour améliorer le taux de remplacement de la retraite des cadres ?

La tranche B du salaire cotise moins pour la retraite que la tranche A. Un peu plus de cotisations permettrait d’acquérir davantage de droits. Mais c’est surtout les salaires qu’il convient de revaloriser. N’oublions pas que le problème auquel se trouve confrontée aujourd’hui l’Agirc résulte pour une grande part de la “dérive du plafond de la sécurité sociale”, c’est-à-dire de ce que le salaire des cadres augmente moins vite que le salaire moyen des salariés. 

 

4) Alors que la CGC vient de remporter deux succès coup sur coup en termes de représentativité (dans l’assurance et chez Peugeot), craint-elle pour son avenir dans la négociation retraites complémentaires ?

La CFE-CGC ne craint pas pour son avenir. Les résultats électoraux intervenus depuis deux ans laissent penser que lors de la prochaine mesure d’audience de la représentativité, la CFE-CGC aura progressé ! 

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