Les traditionnels chiffres du chômage publiés hier confirment la tendance haussière engagée depuis plusieurs mois, qui sonne comme un échec retentissant pour François Hollande. Alors que celui-ci, en 2013, annonçait le retour de la croissance pour la fin de l’année, alors que son équipe ne cesse de parler du retour de la croissance en 2015, le marché du travail bat record sur record… à la baisse. L’effet est évidemment désastreux pour l’ensemble du pays.
Quelques chiffres suffisent à illustrer la désarroi collectif. En un an, le nombre de chômeurs en catégorie A a augmenté de 5%, soit près de 200.000 unités. Le nombre de chômeurs indemnisés ou non (catégories A, B et C) a augmenté de 400.000 unités pour atteindre les 5,4 millions de personnes! Un actif sur 6 est aujourd’hui privé d’emploi. Ces chiffres colossaux rappellent que le mythe du chômage à 10% est très éloigné de la réalité du marché du travail.
Toutefois, certains signaux semblent indiquer que cette dégradation se tasse et que la courbe du chômage pourrait effectivement engager un mouvement d’inversion, comme le disait le Président de la République. Ainsi, en mai, les entrées dans les files de Pôle Emploi sont descendues à 512.000 contre 540.000 le mois précédent. Cette décrue tient en partie au tassement du nombre de fins de CDD, ce qui semble indiquer un premier (petit) recul de la précarité. En outre, les sorties de Pôle Emploi ont baissé de 50.000 unités pour atteindre les 430.000, en grande partie par une forte augmentation du taux de réactualisation (43.000 réactualisation de plus). Ce chiffre peut prêter à plusieurs interprétations, dont une simple: l’effet de “découragement” des chômeurs faute d’emploi régresse. Ceux-ci “s’accrochent” parce qu’ils espèrent trouver un emploi.
Ces signaux sont encore ténus. Les chiffres globaux sont très mauvais. Mais… peut-être nous approchons-nous d’un étiage.