Alors que deux candidats : Alexandre Saubot et Geoffroy Roux de Bézieux, se détachent nettement pour la future présidence du Medef, c’est aujourd’hui, lundi 11 juin, que le conseil exécutif de la principale confédération patronale française doit donner son avis sur le nom du futur président de l’organisation. Tripalio fait le point sur les enjeux de ce vote consultatif.
Un avis consultatif mais important
L’avis du conseil exécutif du Medef sur les prétendants à la présidence de l’organisation est, certes, consultatif. Autrement dit, le vote des 45 membres du conseil, organisé cet après-midi, ne contraindra en aucune façon le vote de l’assemblée générale du Medef qui se tenir début juillet. Il arrive ainsi que les deux votes soit différent, comme ceci avait été le cas au moment de la succession de Laurence Parisot à la tête de l’organisation : le conseil exécutif s’était exprimé en faveur de Geoffroy Roux de Bézieux, mais c’est finalement Pierre Gattaz qui avait été élu. Cette précision sur le caractère consultatif du vote du jour étant faite, il n’en demeure pas moins que ce vote est important, puisqu’il asseoit la légitimité organisationnelle du candidat qui a la faveur des sortants. Surtout, étant donné la configuation de l’élection qui a actuellement lieu, le vote pourrait s’avérer décisif.
Saubot vainqueur par KO…
Si le conseil exécutif devait porter son choix sur Alexandre Saubot, ce dernier aurait de grandes chances de l’emporter en juillet prochain. Soutenu par l’UIMM (34 voix à l’assemblée générale du Medef), la banque (30 voix), le commerce et de la distribution (16 voix), les travaux publics (14 voix), les industries françaises aéronautiques et spatiales (9 voix), la gestion financière (5 voix), le Syntec numérique (4 voix), les professions de l’automobile (2 voix) et, probablement, l’intérim (12 voix), Alexandre Saubot a récemment bénéficié du ralliement de Frédéric Motte, qui était l’un des candidats à l’élection et qui préside le Medef Hauts-de-France. Dans le cadre d’une telle dynamique de soutiens professionnels à la fois industriels et tertiaires à la candidature Saubot, un soutien du conseil exécutif du Medef pourrait tout à fait “tuer” l’élection.
…ou Roux de Bézieux remis en selle ?
A l’inverse, si le conseil exécutif devait choisir de soutenir Geoffroy Roux de Bézieux, la candidature de ce dernier pourrait connaître un nouveau départ. M. Roux de Bézieux n’est pas dans une position aussi favorable qu’Alexandre Saubot. Soutenu par l’assurance (33 voix), les industries alimentaires (6 voix) et les services à la personne (1 voix), il revendique également l’appui de 27 présidents de Medef territoriaux et régionaux, représentant 43 voix et, enfin il a récemment bénéficié du ralliement de Dominique Carlac’h, qui était la seule femme candidate à l’élection. Provenant insuffisamment, dans l’état actuel des choses, des professions composant le Medef, les soutiens de M. Roux de Bézieux semblent moins homogènes et puissants que ceux qui portent M. Saubot. Un vote du conseil exécutif qui lui serait favorable le remettrait dès lors en selle.
Et les deux outsiders ?
Il apparaît clairement improbable que le conseil exécutif en vienne à se prononcer en faveur de l’un des deux autres candidats à la succession de Pierre Gattaz : Patrick Martin – le patron du Medef Auvergne-Rhône-Alpes, à la tête du trio qu’il compose avec Pierre Brajeux et Fabrice le Saché – et Olivier Klotz, le président du Medef Alsace. En réalité, pour ce qui concerne ces deux candidats, c’est plutôt le choix du ralliement qu’ils vont finir par faire qui intéressera les observateurs et acteurs de la vie paritaire…