Cet article provient du site du syndicat CGT.
Six organisations ont cosigné une lettre ouverte pour alerter Françoise Nyssen, ancienne présidente de la maison d’édition Actes Sud récemment nommée ministre de la Culture, sur la situation préoccupante des correcteurs de l’édition.
Le 23 mai dernier, six organisations (le Syndicat national Livre-Édition CFDT, le Syndicat national de l’Édition, de la Librairie, de la Distribution Journalistes et Imprimeries polygraphiques CFE-CGC, le Syndicat général du Livre et de la Communication écrite CGT, le Collectif Correcteurs précaires, le Syndicat national de la Presse, de l’Édition et de la Publicité FO et l’Union fédérale des ingénieurs, cadres et techniciens du Livre et de la Communication CGT) ont adressé une lettre ouverte à la ministre de la Culture au sujet des correcteurs de l’édition.
La situation de ces derniers est en effet préoccupante : victimes de la plus grande précarité (étant salariés à la tâche, ils n’ont ni garantie de travail ni droit au chômage), leur salaire horaire demeure peu élevé (13 euros bruts en moyenne) au regard de leurs qualifications (bac + 5 pour la plupart). Pour ne rien arranger, les maisons d’édition – par le biais du Syndicat national de l’édition – font obstacle à l’amélioration de leurs conditions de travail… Parfois même au détriment de la loi !
Après avoir tenté de les payer en droits d’auteur (pratique illégale au regard de la Cour de cassation), elles forcent désormais les correcteurs à prendre le statut d’auto-entrepreneur. Le tarif reste le même, mais les salariés (car il s’agit bien de salariat déguisé : employeur unique, délais et tarifs imposés… La dépendance des correcteurs aux maisons d’édition est toujours là) ont en plus les cotisations sociales à leur charge ! Rappelons que le statut de salarié des correcteurs est inscrit dans la Convention collective de l’édition, mais cette dernière n’est de toute façon toujours pas appliquée…
Les organisations concluent cette lettre en demandant à Madame Nyssen d’accorder la plus grande attention à ce dossier, et en l’invitant à recevoir une délégation de salariés pour aborder cette situation plus en détail.