Après la tribune anti-médecine alternative, des médecins ont déposé des plaintes auprès de l’Ordre

Quelques jours après la tribune des « médecins du quotidien » contre les médecines alternatives, leurs confrères visés annoncent avoir déposé plainte auprès du Conseil National de l’Ordre des Médecins. La guerre entre les deux camps est en marche.  

 

La médecine se fragmente un peu plus chaque jour. Alors que nous présentons régulièrement les oppositions qu’il existe entre les hôpitaux publics et les cliniques privées, entre les pharmaciens bien implantés et les nouveaux venus, un nouveau front semble s’être récemment ouvert. 

Le 14 mars dernier, nous annoncions que des « médecins du quotidien » préparaient une tribune explosive envers les médecines alternatives. Seulement, les médecins visés contre-attaque. 

« Une tribune insultante et anti-confraternelle »

Ce mardi 27 mars, l’Union collégiale a annoncé avoir déposé des plaintes disciplinaires auprès de l’Ordre des médecins envers les signataires de la dite tribune. Ce syndicat non représentatif dénonce « une tribune insultante et anti-confraternelle ». Il invite aussi « tous ceux qui considèrent cette inadmissible agression idéologique comme une incitation à l’intolérance à se joindre à ces plaintes. »  

De son côté, le Conseil de l’Ordre indique ne pas être au courant de ces dépôts de plaintes au niveau national, « ce qui n’empêche pas qu’elles aient pu être reçues par des Conseils départementaux. » Néanmoins, le Conseil explique aussi qu’une plainte globale n’est pas possible. Si les plaignants veulent dénoncer les 124 signataires de la tribune, ils devront déposer 124 plaintes distinctes. 

Une guéguerre qui n’en finit plus

Cette guerre entre praticiens a pris un tournant assez inattendu de part et d’autre. Le syndicat des médecins libéraux a déclaré réfuter tout amalgame entre la médecine à exercice particulier et la « fake médecine » tout en soutenant « les confrères injustement et gratuitement attaqués ».  

Ces pratiques et notamment l’homéopathie, sont faites par des médecins diplômés, capables de poser des diagnostics au même titre que les confrères signataires de la tribune. Ils n’embarquent pas leurs patients sur des pistes de traitement qui ne seraient pas pertinentes », ajoute le syndicat, affirmant au passage que « l’homéopathie rend service et permet d’apporter une réponse à de nombreux patients. 

 

De son côté, le Conseil National de l’Ordre des Médecins mise sur l’apaisementet ne préfère pas prendre position. Il appelle surtout à ce que chaque partie veille à sa communication aussi bien dans les communiqués que sur les réseaux sociaux. 

Enfin, le Gouvernement ne se positionne pas non plus sur le sujet. Seul un communiqué à fait son apparition le 22 mars sur le site du ministère de la Santé. Ce dernier permet de clairement différencier les pratiques qui relèvent de la médecine traditionnelle et celles qui relèvent de la médecine alternative.  

En attendant, les réseaux sociaux restent l’endroit privilégié des joutes verbales où chacun prêche pour sa paroisse.  

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