De nombreux titres se font depuis hier l’écho de la franche reprise des hostilités entre Covéa, le géant de l’assurance mutualiste dirigé par Thierry Derez, et Scor, réassureur central de la place tenu par Denis Kessler.
Covéa a annoncé hier avoir déposé une plainte auprès du parquet national financier contre Denis Kessler. Le mutualiste accuse le patron emblématique de l’assurance de manipulation de cours et d’abus de bien social. Premier actionnaire de Scor – 8 % du capital – Covéa reproche à Denis Kessler d’avoir, entre septembre 2018 et janvier 2019, décidé un “rachat massif” par Scor d’environ 4,6 millions de ses propres actions, pour un montant total de près de 200 millions d’euros, afin “de gonfler artificiellement son cours de bourse”. Or, d’après Covéa, ce rachat a “entraîné un surcoût pour Scor de 31 millions d’euros”. Par ailleurs, Covéa accuse le patron de Scor d’avoir engagé “près de 16 millions d’euros de frais de conseils pour prétendument contrer une tentative de prise de contrôle de Scor par Covéa alors même que Covéa avait retiré sa proposition par ailleurs amicale dès le 4 septembre 2018”.
Dans la soirée d’hier, en guise de réponse à cette attaque de Covéa, Scor a publié un communiqué de presse répondant aux deux motifs de la plainte visant Denis Kessler. En particulier, au sujet du rachat d’actions, le réassureur affirme qu’il “avait été annoncé par SCOR au marché le 27 juillet 2017, époque à laquelle Monsieur Thierry Derez était encore administrateur de SCOR, soit plus d’un an avant la tentative de prise de contrôle” et conclut dès lors : “Il est donc parfaitement infondé et trompeur de vouloir laisser entendre qu’il a été lancé en réaction à l’offre de Covéa”. Ne se contentant pas de se défendre contre les attaques de Covéa, le groupe de Denis Kessler affirme que l’initiative de Thierry Derez est destinée à faire oublier ses propres démêlés avec la justice dans l’affaire Covéa-Scor.
Grosse ambiance, en somme !