La CFE-CGC veut un nouveau modèle économique pour l’apprentissage

Cet article a été publié sur le site du syndicat de salariés CFE-CGC

 

Financement, mécanisme de coût-contrat… La loi Avenir professionnel promulguée en septembre 2018 bouleverse l’apprentissage et le fonctionnement des centres de formation d’apprentis (CFA).Votée en septembre 2018, la Loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel impacte fortement l’apprentissage. En fusionnant – en apparence – la taxe d’apprentissage et la contribution formation, en rapprochant les conditions d’ouvertures des centres de formation d’apprentis (CFA) sur celles des organismes de formation, en alignant les conditions de travail des apprentis sur celles des salariés, en coconstruisant les certifications et titres entre les branches et l’Éducation nationale, l’apprentissage entre un peu plus dans le domaine de la formation continue.Parmi les principales modifications figure le financement de l’apprentissage. Auparavant, les CFA étaient financés par une multitude d’acteurs. Ils le sont dorénavant via France Compétences, une institution publique créée le 1er janvier 2019, chargée du financement de la formation professionnelle et de l’apprentissage. La philosophie change également, passant d’une logique de subvention d’établissement à une logique de financement au contrat. Les CFA sont donc fortement encouragés à accroître leur nombre d’élèves afin de maximiser les financements dont ils pourraient bénéficier. 

  • Le calcul des coûts de contrats

Le chantier le plus urgent est le calcul du niveau de prise en charge des contrats d’apprentissage, qui déterminera l’enveloppe destinée aux CFA pour le paiement de la formation. Les branches professionnelles, via leur Commission paritaire nationale de l’emploi (CPNE), devaient déterminer, avant le 1er février, ce niveau pour tous les diplômes ou titres relevant de son champ. Ces coûts doivent prendre en charge toute la formation, l’accompagnement et la démarche qualité. La Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) a mis à disposition des branches un kit pour proposer des coûts de contrats et harmoniser les coûts sur le territoire. Une formation peut connaître des écarts de 1 à 10 pour un même diplôme : si ces différences peuvent s’expliquer (localisation, établissements ou formations très spécialisés, niveau d’accompagnement…), le ministère veut progressivement tendre vers un prix unique pour une formation. 

  • Les centres de formation d’apprentis (CFA) à la loupe

Au-delà de cet objectif, quel est le panorama actuel des CFA ? Le « CFA-type » propose 15 formations comptant chacune 13 élèves (chiffres médians). Il existe en France environ 2 800 diplômes préparés via l’apprentissage dans 971 établissements et 181 branches. Environ 80 % de ces diplômes concernent les niveaux supérieurs au baccalauréat. A noter : la majorité des diplômes préparés le sont dans un seul organisme. Ainsi, des universités et écoles préparent leur propre formation spécialisée et diversifient leur mode d’apprentissage. Pour autant, les deux-tiers des apprentis préparent des diplômes de niveau baccalauréat ou inférieur. Parmi les 418 000 apprentis, près de 40 % préparent un CAP ou un BEP, et 20 % sont au niveau du Bac. 60 % des apprentis se concentrent donc sur 20 % des diplômes disponibles. Manifestement, la transformation n’est pas terminée : d’un côté l’offre est pléthorique pour une minorité des étudiants et, de l’autre, très restreinte pour une majorité. Dès lors, l’équilibre des comptes et l’attractivité des CFA détermineront l’offre de demain. 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Découvrez nos analyses et capsules vidéos
Lancer la vidéo

Webinaire Tripalio #3 : les CCN face à l'assurance obsèques de l'enfant de -12 ans

Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #1 : le régime santé de la CCN Syntec

Lancer la vidéo

Webinaire Tripalio #2 : Le point sur les catégories objectives dans les CCN

Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #4 : zoom sur le médico-social non lucratif

Vous pourriez aussi aimer

Lancement d’une nouvelle réflexion sur l’articulation AMO/AMC

Reçue hier par l'association des journalistes de l'information sociale (AJIS), Stéphanie Rist, la ministre de la Santé, a annoncé le lancement d'une mission - une de plus ! - sur "la coordination entre organismes complémentaires et Assurance maladie" ou, pour le dire en des termes plus techniques, entre assurance maladie obligatoire (AMO) et assurance maladie complémentaire (AMC). Afin de préciser le cadrage global du travail de cette mission, la ministre a évoqué trois...

Avis d’extension d’un accord conclu dans la CCN de l’industrie de la chaussure et des articles chaussants

Le ministre travail et des solidarités envisage d’étendre, par avis publié le 21 novembre 2025, les dispositions de l'accord du 17 octobre 2025 relatif à l'activité partielle de longue durée rebond APLD-R, conclu dans le cadre de la convention collective nationale de l’industrie de la chaussure et des articles chaussants actualisée du 7 mars 1990 (...

Avis d’extension d’avenants à la CCN fusionnée des activités industrielles de boulangerie et pâtisserie et des produits d’oeufs

Le ministre travail et des solidarités envisage d’étendre, par avis publié le 21 novembre 2025, les dispositions des avenants n°2 et n°3 du 18 novembre 2025 relatifs au champ d'application du forfait jours et droit à la déconnexion des forfaits annuels en jours et à la mise à jour de la Convention collective nationale du 1er octobre 2024 réunissant les conventions collectives nationales des...

Avis d’extension d’un accord dans les sociétés concessionnaires ou exploitantes d’autoroutes ou d’ouvrages routiers

Le ministre travail et des solidarités envisage d’étendre, par avis publié le 21 novembre 2025, les dispositions de l’accord de salaires du 21 octobre 2025 relatif aux montants des rémunérations annuelles garanties pour l'année 2025, conclu dans le cadre de la convention collective nationale du négoce de l’ameublement (...

Avis d’extension d’un avenant à la CCN des remontées mécaniques et domaines skiables

Le ministre travail et des solidarités envisage d’étendre, par avis publié le 21 novembre 2025, les dispositions de l’avenant n° 87 du 27 octobre 2025 relatif à la modification de la date d'acte de candidature de reconduction et de réembauche des contrats saisonniers pour la saison d'été de l'article 3.5 de la convention, conclu dans le cadre de la convention collective nationale des remontées...