La CGT revient sur le dernier arrêt “Barèmes Macron”

Cet article provient du site du syndicat de salariés CGT.

Les barèmes Macron, qui fixent un plafonnement des indemnités en cas de licenciement abusif, ont été de nouveau fragilisés par la décision de la Cour d’appel de Reims le 25 septembre. 

La Cour d’appel de Reims a refusé de se ranger derrière l’avis de la Cour de cassation rendu le 17 juillet dernier, qui validait sans détail les barèmes.

L’avis portait sur l’article 24 de la Charte sociale européenne, qui indique que le salarié abusivement licencié a droit à une « réparation adéquate ». En refusant de s’aligner sur la Cour de cassation, la Cour d’appel de Reims a ouvert une brèche : elle estime qu’il est possible au juge d’écarter l’application des barèmes dans le cas où ils porteraient une atteinte disproportionnée aux droits des salariés à une réparation adéquate de leur préjudice. 

Venir à bout de ces barèmes

Cette décision, certes alambiquée, a l’avantage de relancer le débat et de raviver l’espoir. « Il faut que les juges de fond (conseils de prud’hommes et cours d’appel) continuent de résister à ces barèmes », estime la responsable du service juridique de la CGT. 

De fait, les juges de fond sont les seuls à même de confronter les barèmes aux situations concrètes des salariés injustement licenciés et de réaliser à quel point l’indemnisation qu’ils prévoient est dérisoire par rapport au préjudice subi.  

La cour d’appel de Paris doit d’ailleurs rendre un arrêt sur cette question, le 30 octobre prochain. 

Un précédent en Europe

Convaincue que ces barèmes sont contraires aux accords internationaux ratifiés par la France, la CGT a aussi porté une réclamation devant le Comité européen des droits sociaux.

Dans une affaire concernant la Finlande, le Comité européen des droits sociaux avait jugé non conforme à l’article 24 de la Charte un barème plafonné à 24 mois maximum. Cela signifie que le barème français, plafonné à 20 mois pour les anciennetés les plus élevées, n’est pas non plus conforme à la Charte.  

Autant dire que la Cour de cassation serait bien en peine si le Comité européen venait à rendre un avis défavorable. 

 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer
Lire plus

L’équipe de rédaction Tripalio vous donne rendez-vous le 25 août

Toute la rédaction de Tripalio vous souhaite un très bel été 2025 et vous donne rendez-vous le 25 août ! N'oubliez pas que Tripalio vous accompagne avec le dossier annuel 2025, disponible dans notre boutique en téléchargement. Le dossier est même offert à tous nos abonnés à la base de données CCN ! Et retrouvez notre...
ferroviaire
Lire plus

Divergences étatiques et paritaires sur le financement de la protection sociale (années 1980-1990)

Alors que fait rage le débat public sur l’élaboration du budget 2026, Tripalio propose à ses lecteurs de prendre du recul sur ce thème avec une série pré-estivale sur l’évolution, sur le long terme, des modalités et du niveau du financement des principaux régimes collectifs et obligatoires de protection sociale français. ...
paritarisme
Lire plus

Le paritarisme à la source de la croissance du social des Trente Glorieuses

Alors que fait rage le débat public sur l’élaboration du budget 2026, Tripalio propose à ses lecteurs de prendre du recul sur ce thème avec une série pré-estivale sur l’évolution, sur le long terme, des modalités et du niveau du financement des principaux régimes collectifs et obligatoires de protection sociale français - liés à la Sécurité sociale et au paritarisme. ...
Sécurité sociale
Lire plus

Avec la Sécurité sociale, une protection sociale en expansion maîtrisée

Alors que fait rage le débat public sur l’élaboration du budget 2026 - et notamment de celui de la Sécurité sociale - Tripalio propose à ses lecteurs de prendre du recul sur ce thème avec une série pré-estivale sur l’évolution, sur le long terme, des modalités et du niveau du financement des principaux régimes collectifs et obligatoires de protection sociale français. ...