La mutualisation des achats des hôpitaux est encore loin

Les achats des établissements publics de santé (EPS) représentent 25Md€ en 2015, dont 19Md€ de frais de fonctionnement. Problème, ces derniers revêtent une importance de plus en plus grande ces dernières années. La Cour des comptes a d’ailleurs pointé du doigt ce poste de dépenses dans son dernier rapport, tout en présentant quelques pistes pour réduire les coûts. 

 

Deuxième poste de dépense le plus important

Avec ses 25Md€, les achats des établissements publics de santé constituent le deuxième poste le plus important de dépenses après les 45Md€ d’achats courant des collectivités territoriales, mais devant les 20Md€ de dépenses d’achats des services de l’Etat et les 10Md€ d’achats des établissements publics nationaux. C’est peu dire que cette première somme évoquée a une place stratégique dans les dépenses publiques. 

A l’hôpital, les achats sont divers mais une part importante est consacrée aux produits de santé et aux dispositifs médicaux : médicaments, matériels, équipements de soins… Après les charges de personnel (40 Md€), il s’agit du deuxième poste de dépense des hôpitaux. Ce nombre a explosé depuis 2005 en comparaison aux autres dépenses. Le budget alloué aux achats a augmenté de 52% en l’espace de 10 ans, contre seulement 28% pour les dépenses liées au personnel. 

 

Une mutualisation des achats encore trop incomplète

Plusieurs facteurs viennent expliquer cette hausse des dépenses. Le premier est l’arrivée sur le marché de nouveaux médicaments, en particulier contre le cancer et l’hépatite C. Le second, c’est l’externalisation d’un grand nombre de prestations comme le nettoyage, la blanchisserie et l’alimentation. Mais il s’agit d’un processus qui ne s’accompagne pas forcement de la hausse de qualité des services proposés. Enfin, il faut parler de la façon même dont les hôpitaux gèrent leurs achats. 

Le phénomène d’augmentation des dépenses date des années 2000. A ce moment, on voit l’apparition de groupements d’achats. Mais ceux-ci se montrent assez peu efficaces dans leur mission de réduire les coûts car ils sont très peu structurés. L’objectif de 910M€ de gains d’achat en 3 ans au niveau national, n’a pas été tenu. De même, ces achats communs entre établissements de santé ne représentent que 22% de la somme totale. C’est trop peu pour faire de vraies économies et veiller à la bonne qualité des services. 

Aujourd’hui, la situation semble donc être bloquée puisque la majorité des hôpitaux n’est pas prête à obtenir une charge de travail supplémentaire (donc des coûts supplémentaires) pour l’organisation d’un groupement d’achats, voire à perdre de l’autonomie; au profit d’une mutualisation et de la réduction des dépenses. 

 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

Travail temporaire dans les établissements publics : les plafonds de dépenses sont fixés

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui, fixe les plafonds des dépenses pour les missions de travail temporaire dans les établissements publics de santé et médico-sociaux. Le plafond est établi à 2 681 € par jour pour un médecin, odontologiste ou pharmacien. Pour les autres professions, il varie entre 54 € et 78 € de l’heure : 54 € pour un infirmier diplômé d’État, 73 € pour un infirmier de bloc ou anesthésiste, 56 € pour un manipulateur en...

Services de prévention et de santé au travail : la composition des dossiers d’agrément est mise à jour

Un arrêté paru au Journal officiel d'aujourd'hui, fixe la nouvelle composition des dossiers de demande ou de renouvellement d’agrément des services de prévention et de santé au travail (SPST). Le texte distingue les pièces à fournir selon qu’il s’agit d’un service autonome, interentreprises ou chargé du suivi des travailleurs temporaires. Il précise notamment les informations relatives aux effectifs suivis, aux médecins et infirmiers recrutés ou à recruter, aux...

Comité national de l’organisation sanitaire et sociale : une nouvelle personnalité qualifiée est nommée

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui, actualise la composition du Comité national de l’organisation sanitaire et sociale et désigne une nouvelle personnalité qualifiée. À la section sanitaire, siègent notamment :- la Fédération hospitalière de France (4 sièges) ;- les conférences des présidents de CME de CHU, de CH et de CHS (1 siège chacune) ;- la FEHAP (1 siège) et Unicancer (1 siège) ;- la Fédération de l’hospitalisation...

Une nouvelle nomination à l’inspection générale des affaires sociales

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui acte la nomination d’une nouvelle personne au sein de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS). À compter du 1er octobre 2025, Nadège Grataloup, actuellement directrice d’hôpital, occupera un emploi de groupe II des services d’inspection générale ou de contrôle. Sa nomination est prononcée pour une durée de cinq ans, avec une période probatoire de six mois. ...

Le conseil d’administration de la caisse de retraite de la RATP accueille de nouveaux membres

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui acte plusieurs nominations au sein du conseil d’administration de la caisse de retraites du personnel de la Régie autonome des transports parisiens (RATP). Sont nommés membres titulaires : Stéphane Bidaud, qui remplace Olivier Galle, et Elisabeth Correia, qui succède à Marc Galliot. Côté suppléants, Magaly Cleuet est désignée en remplacement de Stéphane Bidaud et...