Cette publication provient du site du syndicat de salariés UNSA.
Pour l’UNSA, les chiffres communiqués par la CNAM sur le dispositif de déclaration d’arrêt maladie « automatique » en cas de symptômes de la Covid, démontrent que les travailleurs ne s’arrêtent pas pour des motifs de « confort ». Les causes de la progression du nombre d’arrêts maladie en France (hors pandémie) sont donc ailleurs, et les politiques ne pourront plus le nier.
Bien souvent, lorsque les gouvernements abordent la question des arrêts maladie en France, ils le font sous le seul prisme de leur coût – qui serait assurément trop élevé – pour notre système de protection sociale, supposant, de plus, qu’il y aurait beaucoup d’arrêts de complaisance.
Sans être dans la caricature, on a bien souvent l’impression que le travailleur est vu comme profitant un peu trop d’un système « protecteur », et que la mise en place de jours de carence ou autres mesures viserait à dissuader.
Mais depuis quelques semaines, et alors qu’il faut protéger la population de la propagation du virus de la Covid, l’État a décidé d’innover en autorisant les travailleurs qui présenteraient des symptômes et qui ne pourraient pas télétravailler, à s’auto-déclarer en arrêt de travail.
Cette mesure dérogatoire, soumise à conditions, permet également au travailleur d’être indemnisé sans jour(s) de carence.
Qu’en dit l’Assurance Maladie ?
Les données communiquées par l’Assurance Maladie témoignent du sérieux des travailleurs et de leur capacité à ne pas « profiter » du système comme certains le sous-entendent régulièrement.
Ainsi selon le Directeur général de la CNAM, il y a eu quelques 3.000 demandes d’arrêts « automatiques » par jour depuis le début du dispositif, contre 30.000 en temps normal.
Le taux de positivité à la Covid-19 serait de 30 % pour les salariés qui s’auto-déclarent en arrêt, quand celui constaté en dans la population généraletourne autour de 7 %. Ce chiffre à lui seul démontre l’efficacité du dispositif pour freiner l’épidémie en milieu professionnel.
La CNAM indique par ailleurs que la durée moyenne de l’arrêt de travail « automatique » est de 1,9 jours et qu’en grande majorité, les assurés testés négatifs reprennent le travail dès le lendemain de la connaissance de leurs résultats.
Enfin, seuls 2 % des demandes n’auraient pas donné lieu à une indemnisation en raison du non-respect des critères, de la non réalisation d’un test ou encore en raison de l’absence de symptômes avérés.
L’avis de l’UNSA
Pour l’UNSA, ces chiffres démontrent que la très grande majorité des travailleurs n’abuse pas de notre système de Sécurité sociale en recourant à des arrêts maladie de « confort ».
Les causes de la progression des arrêts maladie en France (hors pandémie) sont donc de toute autres natures, et doivent interroger les pouvoirs publics.
Il faudra en déterminer les causes – multifactorielles notamment (ex : rallongement des carrières, augmentation des maladies chroniques et mentales, etc.) et trouver les remèdes afin de préserver la santé des assurés sociaux.
Pour l’UNSA, à l’avenir, la question des arrêts maladies ne pourra donc plus se réfléchir en référence à la seule logique économique ni à celle d’un systèmefavorisant les abus.