StopCovid : la CNIL donne son feu vert avec quelques réserves

La CNIL vient de rendre son avis en urgence sur le projet de décret dédié à l’application StopCovid. L’avis est plutôt positif mais de nouvelles observations sont formulées par la Commission qui prône notamment le libre accès à l’intégralité du code source de l’application et le respect des droits d’opposition et à l’effacement des données prévus par le Règlement général relatif à la protection des données (RGPD).

 

L’avis que vient de rendre la CNIL conforte le gouvernement dans son objectif de lancer l’application cette semaine. Toutefois, pour être entièrement conforme au droit relatif à la protection des données personnelles, de nouvelles recommandations ont été formulées et devraient être retrouvées en grande partie dans la version finale du décret. 

 

L’utilité de l’application StopCovid est actée mais son impact devra être mesuré

La CNIL accueille positivement le projet de décret StopCovid qui a pris en considération une bonne partie de ses recommandations déjà formulées au mois d’avril. Elle reconnaît l’utilité de l’application car elle s’inscrit comme un outil complémentaire à tous les autres dispositifs mis en oeuvre pour contrôler l’épidémie : prise en charge sanitaire des personnes exposées au virus, utilisation des applications de traçage déjà lancées. 

Cependant, la CNIL considère que l’application StopCovid n’a pas vocation à durer éternellement. Même si le décret fixe une durée prolongée de 6 mois à compter de la fin de l’état d’urgence sanitaire, elle rappelle que l’application n’a d’intérêt que si elle est couplée avec les applications de traçage. L’avis demande alors à ce que des points d’étape régulier soient réalisés pour évaluer l’impact du dispositif sur la stratégie sanitaire globale. L’objectif est avant tout de vérifier que StopCovid est bien utile tout au long de la période. 

Les améliorations à apporter à l’application StopCovid

Pour optimiser l’application et en augmenter la portée, la CNIL apporte plusieurs recommandations. Elle propose ainsi que l’utilisateur puisse désactiver l’application lorsqu’il va rencontrer des personnes alors qu’il est parfaitement protégé (masque, paroi séparatrice…) afin de ne pas générer de fausse alerte. 

La CNIL s’attarde particulièrement sur l’information et les droits des personnes utilisatrices de l’application StopCovid. Elle signale que les utilisateurs doivent recevoir facilement, lors de l’installation et tout au long de son utilisation, les informations conformes aux dispositions du RGPD. Des informations propres à l’utilisation de l’application par les mineurs devraient aussi être intégrées pour les mineurs eux-mêmes, mais aussi pour leurs parents. 

La CNIL demande expressément au gouvernement d’inclure le droit à l’effacement des données et le droit à l’opposition dans l’application StopCovid. Etant donné que le traitement des données permis par l’application est fondé sur le volontariat, il est nécessaire de permettre à l’utilisateur d’exercer ces droits. L’application devra donc comporter ce volet et le gouvernement s’est engagé à le mettre en place. 

Enfin, pour permettre à tous de prendre connaissance du fonctionnement de l’application, la CNIL demande à ce que le code source soit rendu public dans son intégralité. Toutefois, cela ne concerne pas le paramétrage des logiciels ni le détail des mesures de sécurité. 

Retrouvez l’intégralité de l’avis rendu par la CNIL ci-après : 

 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Découvrez nos analyses et capsules vidéos
Lancer la vidéo

Webinaire Tripalio #3 : les CCN face à l'assurance obsèques de l'enfant de -12 ans

Lancer la vidéo

Webinaire Tripalio #4 : zoom sur les dernières grandes actus CCN santé/prévoyance

Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #5 : l'actualité des CCN Syntec, chimie, sécurité sociale

Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #6 : focus sur l'avenant santé n° 9 de la CCN Syntec

Vous pourriez aussi aimer

2 représentants Medef sont nommés à la sous-commission PSC de la CNNCEFP

La sous-commission de la protection sociale complémentaire (PSC) de la Commission nationale de la négociation collective, de l'emploi et de la formation professionnelle (CNNCEFP) accueille 2 nouveaux représentants du Medef. Ces nouveaux membres sont Marie Gouerant qui devient suppléante à la place d'Eric Delabriere, d'une part, et Andrea Hamidi qui devient suppléant à la place de Valérie Roulleau, d'autre part. Retrouvez l'...

Avis d’extension d’un accord dans la blanchisserie, laverie, location de linge, nettoyage à sec, pressing et teinturerie

Le ministre du travail et des solidarités envisage d’étendre, par avis publié le 27 novembre 2025, les dispositions de l’accord du 20 octobre 2025 relatif à la prévention des risques professionnels, conclu dans la convention collective nationale de la blanchisserie, laverie, location de linge, nettoyage à sec, pressing et teinturerie du 17 novembre 1997 (...
Lire plus

Le retour du PLFSS 2026 au Palais Bourbon s’annonce saignant

Après l'adoption solennelle du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2026 (PLFSS 2026), le Sénat a transmis son texte en commission mixte paritaire. Mais il fallait s'y attendre, les 7 sénateurs et 7 députés ont mis moins d'une heure à constater l'incompatibilité des visions du Palais du Luxembourg et du Palais Bourbon. Le texte du PLFSS 2026 tel qu'il a été...