Les revenus médians : grands oubliés de la Sécurité Sociale ?

Lorsqu’il est question de la prise en charge de maladies graves, de plus en plus de familles se retrouvent démunies face à la prise en charge défaillante de la Sécurité Sociale. Pour pallier ce manque d’humanité, certaines familles de la classe moyenne préfèrent se tourner vers la solidarité des habitants de leur commune. 

Revenus qui dépassent de peu les seuils pour une prise en charge totale mais qui ne sont pas assez élevés pour subvenir aux besoins lorsqu’une maladie grave se déclare. Les classes moyennes seraient particulièrement touchées par le manque d’humanité de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie. 

La solidarité pour pallier les manquements de la CPAM

En France, le revenu salarial annuel moyen se situe à 20 540€ (1 712€ mensuels) pour 2015, soit une hausse de 0,6% par rapport à 2014. D’après l’Insee, le secteur privé atteindrait péniblement les 20 140€ tandis que la moyenne dans le public se situe à 21 920€.  

Seulement, ces revenus apparaissent bien insuffisants lorsqu’une famille à un de ses membres qui est touché par une maladie grave. Et c’est là que les premiers manquements de la Sécurité Sociale se font sentir. Comme le rapporte Le Télégramme, Maëlyne, 8 ans, est atteinte d’un cancer qui touche le tronc cérébral, une maladie grave, complexe et évolutive. 

Mais ses parents, Olivier et Magali, sont bien décidés à tout tenter. Un traitement semble exister à Monterrey, au Mexique, avec des résultats intéressants. Une fillette de 6 ans, savoyarde, suit actuellement un traitement sur place. Seulement, les coûts sont exorbitants : 20 000€ pour un mois de traitement. Les parents de la jeune fille ont déboursé près de 250 000€ en un an de traitement. Des frais en partie couverts par Andre-Pierre Gignac, footballeur et international français, qui joue actuellement au Mexique. La vente de maillots et de chaussures de stars a rapporté 241 000€. 

Pour Olivier et Magali, l’histoire est toute autre. Ces sommes évoquées sont tout simplement inatteignables pour le couple. De son côté, la Sécurité Sociale ne semble pas plus émue que cela. Les parents de Maëlyne ont donc décidé de se tourner vers la solidarité des habitants de leur commune (Pouldavid-sur-mer, dans le Finistère) en organisant une journée de récolte de fonds. Touchés, les patrons du V&B, un bar de la région, les ont accompagnés dans cette démarche. Par le biais de diverses animations, les badots étaient invités à participer. Et l’initiative semble avoir rencontré un certain succès. Les organisateurs ont expliqué que les prestations vendues partaient à grande vitesse. De même, ils ont été étonnés de voir venir des personnes qui déposaient simplement une contribution, sans rien acheter en retour. Une cagnotte a aussi été mise. Pour l’instant, elle compte 212 participants pour 7 745€ de dons.  

Une retraitée trop riche pour que son cancer soit pris en charge

Mais la famille de Maëlyne n’est pas la seule à souffrir de ce manque de considération de la Sécurité Sociale. Les retraités (décidément dans le viseur du gouvernement) sont aussi très peu soutenus lorsqu’ils sont touchés par des maladies graves. C’est précisément le cas d’Yvette Fouilloux. 

Cette retraitée de 60 ans est atteinte d’un cancer du sein dont elle a été une première fois soignée en 1988. Seulement, elle a récemment fait une rechute. Or ses revenus ne sont plus suffisants pour payer les soins : elle ne touche qu’une pension d’invalidité et une pension de veuvage. 

Et quelle ne fut pas sa surprise quand elle apprit que la CPAM ne prendrait pas en charge le coût de soins qui lui sont vitaux. En cause…des revenus trop hauts ! La Sécurité Sociale lui a ainsi annoncé qu’elle dépassait de quelques centaines d’euros le seuil de prise en charge de ses frais d’hospitalisation. 

Yvette a finalement baissé les bras. Le Journal de Saône-et-Loire fait savoir que 28% des habitants ont aussi renoncé à se soigner. Finalement, l’histoire d’Yvette a émus la population et des cagnottes ont été organisées pour lui permettre de payer ses soins. 

Deux exemples qui montrent à quel point la CPAM peut se montrer défaillante lorsqu’il est question de la prise en charge du cancer. En France, selon la Drees, les retraites s’élèvent en moyenne à 1 376€. Quand on voit que même les couples de la classe moyenne française n’arrivent pas à subvenir aux frais médicaux, on peut se demander comment les retraités peuvent y parvenir avec encore moins de revenus. 

Par ailleurs, des questions sur les critères et les seuils de remboursement seront peut-être à se poser. Concernant le cancer du sein, la Sécurité Sociale se concentre principalement sur le remboursement de soins liés à la maladie mais aussi à la chirurgie reconstructrice. Pourtant, des retraitées doivent encore se débrouiller seules. Est-il possible d’augmenter le nombre de personnes qui seraient concernées par les remboursements ? A l’heure du questionnement sur le remboursement de l’homéopathie, il faut savoir que la Sécurité Sociale rembourse aussi une partie de la chirurgie esthétique dont…la pose d’implants mammaires pour les bonnets inférieurs à A. 

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